Le dernier rapport de l’ONU sur la situation sécuritaire au Mali, publié en fin de semaine dernière, fait état d’un déplacement du centre de gravité des attaques terroristes du Nord vers le Centre du pays, avec la recrudescence des embuscades contre les forces armées maliennes, principalement dans les régions de Mopti et de Ségou. Pour dire vrai, le Mali ne se porte pas aujourd’hui mieux qu’en 2012, bien au contraire. Pour la seule année 2017, on a déploré le chiffre record de plus de 700 personnes tuées dont nombreux civils.
C’est du déjà entendu, serait-on tenté de dire, puisque toute cette partie du delta intérieur du fleuve Niger est gangrenée depuis quatre ans au moins par une constellation de groupes armés parmi lesquels on dénombre essentiellement les extrémistes fidèles au prédicateur ultra radical Hamadou Kouffa, et une myriade de combattants peuls en guerre pour la sauvegarde de leur identité.
Résultat : les FAMa sont prises entre plusieurs feux, et l’autorité de l’Etat est de plus en plus en vacance dans ce nouveau ventre mou de la République, au grand dam des populations locales obligées de se calfeutrer dès le coucher du soleil afin de se mettre à l’abri des attaques terroristes et parfois des exactions/représailles d’une soldatesque qui s’en prend, sur la base d’un dangereux amalgame, à la communauté peule dont tout membre est assimilé injustement à un terroriste en arme ou en herbe.
Pour dire vrai, le Mali ne se porte pas aujourd’hui mieux qu’en 2012. Bien au contraire, puisque le “miragongo” politico-social du Nord qui a plongé le pays quasiment au fond de l’abîme est toujours actif, malgré les efforts inestimables de la communauté internationale accourue en pompier, et malgré les accords signés à Alger, puis à Bamako entre les belligérants en vue d’éteindre l’incendie et stopper la coulée de lave qui se dirigeait inexorablement vers le Centre et le Sud du pays.
Dans cette recherche effrénée de la paix, les négociateurs ont “oublié” de prendre dans leur embarcation les islamistes qui avaient pourtant supplanté par la force les rebelles touaregs dans les villes de Gao et de Tombouctou et qui allaient fondre sur Mopti et peut-être même sur Bamako, n’eût été la prompte réaction de François Hollande et de la France avec les frappes chirurgicales sur des colonnes de pick-up bourrés de combattants islamistes, dans les environs de Konna.
Le monde entier avait, on s’en souvient, applaudi ce remède du “Dr. Hollande” qui avait détruit, pensait-on à tort, les cellules terroristes de manière irréversible.
Hamadou Gadiaga
Source: L’indicateur du Rénouveau-Mali