Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a effectué, au titre de l’année 2019, trente-et-une (31) missions de vérification dont quinze (15) vérifications financières ou de conformité, huit (8) vérifications de performance et huit (8) vérifications de suivi des recommandations. Ainsi, les vérifications financières ou de conformité ont concerné la gestion des ambassades du Mali à Washington aux États-Unis d’Amérique, à Rome en Italie, à Madrid en Espagne, à Abidjan en République de Côte d’Ivoire, à Ouagadougou au Burkina Faso, ainsi que la gestion du Consulat général du Mali à Douala au Cameroun.
Aussi, l’exercice a-t-elle concerné la gestion de la Mairie de la Commune II du District de Bamako ; la mise en œuvre des conventions d’établissement de la Société des Mines d’or de Loulo (SOMILO-SA) et de la Société des Mines de Gounkoto (GOUNKOTO-SA) ; la mise en œuvre de la convention d’établissement de la Société des Mines de Syama (SOMISY-SA) ; la gestion de l’Office de Radio et Télévision du Mali (ORTM) ; les opérations de recettes et de dépenses liées au pèlerinage à la Mecque ; la gestion de l’Agence malienne de Radioprotection (AMARAP) ; la gestion de l’Office malien de l’Habitat (OMH) ; les opérations de perception des redevances et autres produits dus à l’État et l’exécution des conventions et contrats signés entre l’État et les personnes et opérateurs soumis à la régulation de l’Autorité malienne de Régulation des Télécommunications, Technologies de l’Information et de la Communication et des Postes (AMRTP) et enfin la gestion de la Pharmacie populaire du Mali (PPM).
De ces différentes missions, il ressort que l’ambassade du Mali à Washington aux Etats-Unis a commis des irrégularités financières qui s’élèvent à 181,50 millions de FCFA, contre 284,15 millions de FCFA d’irrégularités enregistrées à l’ambassade du Mali à Rome en Italie. A l’ambassade du Mali à Madrid en Espagne, les irrégularités financières s’élèvent à 51,05 millions de FCFA. A la même période (exercices 2015, 2016, 2017 et 2018 (1er semestre), l’on note 166,48 millions de FCFA d’irrégularités financières à l’ambassade du Mali à Abidjan en République de Côte d’Ivoire.
A l’ambassade du Mali à Ouagadougou au Burkina Faso, les irrégularités financières s’élèvent à 1,84 milliard de FCFA contre 133,69 millions de FCFA d’irrégularités constatées au Consulat général du Mali à Douala au Cameroun. Quant à la mairie de la Commune II du District de Bamako, elle enregistre 153,64 millions de FCFA d’irrégularités financières.
Les gros faucheurs !
Aussi, dans ce rapport la mise en œuvre des conventions d’établissements Société des mines d’or de Loulo, Société des mines d’or de Gounkoto, se trouve épinglée avec 60,53 milliards de FCFA d’irrégularités financières. A la Société des mines de Syama, l’on note également des irrégularités à hauteur de 227,87 milliards de FCFA.
De même la direction des Finances et du Matériel du ministère des Affaires religieuses et du culte est épinglée 639,86 millions de FCFA dans le cadre des opérations de recettes et de dépenses liées au pèlerinage à la Mecque à travers la maison du Hadj. S’agissant de l’opération de perception des redevances et autres produits dus à l’état et l’exécution des conventions et contrats, l’Autorité malienne de Régulation des Télécommunications, des Technologies de l’Information et de la Communication et des Postes enregistre à elle seule, 4,53 milliards de FCFA d’irrégularités financières contre 4,10 milliards de FCFA à l’Office de Radio et Télévision du Mali
A l’Agence malienne de radioprotection, le montant total des irrégularités financières s’élève à 48,48 millions de FCFA. En ce qui concerne l’Office malien de l’Habitat, les irrégularités financières s’élèvent à 247,95 millions de FCFA contre 236,41 millions de FCFA à la Pharmacie populaire du Mali.
Selon le rapport, ces irrégularités financières concernent, notamment, les manquements aux règles de discipline dans le domaine budgétaire ou financier, les transactions à la suite desquelles il y a des montants dus mais non perçus, les minorations de recettes, les non-reversements des sommes collectées, les dépenses sans pièces justificatives, le double paiement de prestations ou autres. Elles sont également relatives aux pertes économiques imputables à la non-application de pénalités, au fractionnement de dépenses, aux dépenses inéligibles, aux surcoûts découlant d’un manque de suivi des activités, aux avances non remboursées, aux décaissements provisoires non justifiés par la suite ou autres. « Les irrégularités financières font l’objet de dénonciations adressées conjointement au président de la Section des comptes de la Cour Suprême et au Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance, chargé du Pôle économique et financier compétent »,précise le document.
Ousmane BALLO
Source : Ziré