L’Hôtel El Farouk de Bamako abrite début mardi , les travaux du colloque régional sur la radicalisation et l’extrémisme violent.
La rencontre de Bamako, organisée par la mission de l’union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) et le G5 Sahel, a regroupé des prêcheurs ; des oulémas, des imams, des intellectuels, des communicateurs, des jeunes, mais aussi des femmes. Il a permis de jeter les bases d’une véritable collaboration entre toutes les entités impliquées dans la formulation des stratégies de lutte contre le terrorisme ; la radicalisation et l’extrémisme violent.
La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’intégration africaine. La rencontre de Bamako, qui ambitionnait de jeter les bases d’une véritable collaboration entre toutes les entités impliquées dans la formulation des stratégies de lutte contre le terrorisme ; la radicalisation et l’extrémisme violent, a été l’occasion d’une véritable interaction entre les participants, à travers plusieurs communications, qui ont été présentées :
« Jeunes djihadistes » au Mali guidés par la foi ou par la circonstance présentée par la directrice de l’Institut d’études de sécurité ; décryptage des phénomènes de radicalisation et de l’extrémisme violent dans le Sahel ; ou encore l’Observatoire sur le radicalisme religieux et les conflits en Afrique ; l’Islam contre le terrorisme CHARIA ou DJIAHAD définitions ; formes, manifestations. Il y a eu également des études ; de cas par exemple AL QAIDA au Maghreb islamique et organisations affiliées naissance mode opératoire agissements et conséquences ou encore l’étude de Boko Haram naissance ; mode opératoire ; agissements et conséquences.
Le fonctionnement de l’ensemble des structures créées pour lutter contre le terrorisme devraient être plus efficaces à souligner le Haut Représentant de l’union africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, qui a également ajouté que le Sahel fait face à plusieurs défis : gouvernance développement et sécurité. Avant de plaider pour une déconstruction du processus de la radicalisation, de l’extrémisme violent et du terrorisme.
Face à un phénomène de violence complexe qui affecte la région ; l’ensemble de la communauté se doit de porter une attention particulière aux efforts émanant de la région elle-même, a renchéri Mme Beatrice Meyer Directrice, résidente du Bureau de la coopération suisse au Mali, qui a invité à la nécessité d’investir en amont, de s’attaquer aux causes profondes de la violence y compris la violence extrême. Elle a indiqué que le manque de perceptives socio-économiques, notamment, la marginalisation et l’exclusion ; la rupture des relations entre états et citoyens ainsi que les problèmes de gouvernance sont autant de terreaux favorables au développement des groupes extrémistes violents
Les efforts de prévention devraient recevoir autant d’attention que les mesures sécuritaires ou curatives ; c’est dans ce sens que la Suisse s’est dotée d’un plan d’action politique étrangère pour la prévention de l’extrémisme violent a conclue Mme Béatrice Meyer.
Dès les premières heures de son existence, le G5 Sahel a identifié la radicalisation et l’extrémisme violent comme un sujet de grande préoccupation pour notre région.
« Force est de constater que ce thème nous interpelle au plus haut point », dira le secrétaire permanent du G5 Sahel. En tout cas, a insisté Najim Elhadj Mohamed, la situation encore volatile au Nord et les troubles au centre Mali, les attaques aux frontières du Mali et du Niger, et autour du lac Tchad, les attentats dans certaines capitales des pays du G5S sont là pour rappeler l’urgente nécessité d’affiner les réponses face à ce véritable fléau que constitue la radicalisation et l’extrémisme violent.
Le représentant de l’Union Européenne a rendu hommage aux victimes du terrorisme, avant de faire un certain nombre de constats et l’état des lieux de la radicalisation. Selon Angel Losada le Sahel fait face à la radicalisation de l’islam et par conséquent la prévention est fondamentale dans de lieu de cette radicalisation
L’islamisation de la société, les facteurs liés à la pauvreté, la démographie galopante ; et surtout le vide crée par l’absence de l’état, sont autant des faits qui constituent un oxygène pour le terrorisme.
La ligue des oulémas ; prêcheurs et imams du sahel, qui a vu le jour en Algérie en janvier 2013, est la structure qui mène un travail contre la radicalisation et l’extrémisme violent dans écoles, les mosquées, les prisons, dans leur prêche. Pour apporter sa contribution a la lutte contre terrorisme le terrorisme, les oulémas devraient être au-dessus de la mêlée dira son président.
Le ministre des Affaires Etrangères, Abdoulaye Diop, a expliqué que la dégradation de la situation sécuritaire dans notre région notamment, au Nord du Mali et dans le bassin du Lac Tchad en particulier et aussi en Libye, constitue des terrains favorisés à la présence et à l’expansion des groupes terroristes. Ce qui, a-t-il préconisé, doit amener les Etats à renforcer aux plans militaire, idéologique et politique des stratégies pour pouvoir mieux combattre ce phénomène.
Comme les précédents intervenants, il est revenu sur les facteurs qui conduisent à la radicalisation et a l’extrémisme violent sans pour autant oublier d’autres facteurs dont la communauté internationale est en partie responsable. Le ministre Abdoulaye DIOP a fait cas de la situation de la Palestine où bon nombre de musulmans sont frustrés par la manière dont les grandes puissances traitent cette question.
La question syrienne et celle qui prévaut en Irak et surtout la dislocation de la Libye ont exaspéré encore ce sentiment de deux poids et deux mesures et par conséquent cela ne peut que conduire à la radicalisation et l’extrémisme violent.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: info-matin