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Qui est Oussouby Sacko, le Malien président d’une université au Japon?

Avant lui, jamais un Africain, n’avait occupé un tel poste dans une université au Japon. Le professeur Oussouby Sacko, puisque c’est de lui qu’il s’agit, occupe depuis le 27 septembre 2017, le poste de président de l’Université Seika de Kyoto.

Qui l’eut cru? Parti du lycée dans l’un des pays les moins développés au monde pour se hisser à la première place dans une université au Japon, l’un des pays les plus avancés du monde. Le professeur Oussouby SACKO a fait ce voyage. En passant par le Chine communiste et violente des années 80. Il lui aura fallu 16 ans pour gravir tous les échelons de l’Université de Kyoto Seika.

Né le 26 mai 1966 à Bamako, Oussouby Sacko obtient, en Juin 1985, son baccalauréat au lycée Technique de Bamako (Spécialité: Technique Mathématique Génie Civil). Une bourse d’étude du gouvernement chinois lui permet de poursuivre ses études en Chine. Au bout de six ans d’efforts, il acquiert son diplôme de premier cycle en architecture tout en peaufinant sa  maîtrise du mandarin. L’expérience chinoise forge le caractère du jeune étudiant et lui permet d’avoir un mental d’acier. Car, dans la Chine de l’époque des racistes chinois avaient l’intention de causer des dommages sérieux aux Africains. Le problème pour les chinois, raconte Sacko dans une interview, nous étions trop bien traités. Nos bourses d’étude étaient très élevées. Certaines personnes les ont même comparées aux salaires des professeurs. Nous vivions deux étudiants dans un dortoir pendant que les Chinois étaient entassés à huit ou neuf dans le même espace. Nous avions de l’électricité toute la nuit alors que la leur se terminait à 22 heures.

Après la Chine, Sacko rentre au Japon. De 1991 à 2000, il apprend la langue japonaise et obtient successivement une maîtrise et un doctorat en ingénierie / architecture de la prestigieuse Université de Kyoto. Il rejoint, en 2001, le personnel de l’Université Kyoto Seika en tant que professeur à la Faculté des sciences humaines où, en plus de l’architecture, il a enseigné de nombreux sujets, y compris la méthodologie d’enquête de terrain et le design urbain.

S’ouvrir et aider les autres à s’ouvrir

«Je n’ai pas eu l’égalité des chances», indique Oussouby Sacko, dans son interview avec Japantimes. «Mais je me suis forcé à dépasser les difficultés». Même en tant qu’étudiant à l’Université de Kyoto, mes camarades de classe n’étaient pas seulement des Africains, il y avait aussi des Chinois et des Coréens. Et tous se tenaient à distance des Japonais. J’étais déterminé à ne pas être considéré comme «autre», cet étranger incapable de s’intégrer. Donc, je ne communiquais qu’en japonais, faisais toutes mes recherches de laboratoire en japonais et donnais des conférences et des rapports uniquement en japonais. Comme en Chine, Sacko finit par devenir comme un pont entre le Japon et le monde extérieur.

«J’avais des camarades de classe japonais qui me disaient: «Je ne veux pas aller à l’étranger, parce que je ne peux rien apprendre d’eux. Tout le monde vient ici pour apprendre de nous».  J’étais chef de recherche dans mon laboratoire et j’ai alors utilisé mon rôle de leader pour ouvrir les yeux des japonais au monde extérieur. Pour aider les Japonais à s’ouvrir, Sacko organisait des voyages dans d’autres pays asiatiques comme le Vietnam, où ils voyaient des gens lutter, travailler dur, essayer de se développer. Brefs, faire des choses qu’ils n’auraient jamais eu l’occasion de voir dans un laboratoire. Les gens ont commencé à dire: «Si vous voyagez à l’étranger avec Oussouby, vous apprendrez beaucoup! Ainsi, je les ai même emmenés au Mali, y compris mon professeur », explique Sacko.

Dans son désir de réorganiser la relation entre l’homme et son environnement bâti, Oussouby Sacko a conduit plusieurs études de terrain à travers le monde, et a réalisé plusieurs publications dans le domaine de l’architecture, de l’urbanisme, ainsi que des sciences humaines et sociales. Ses récentes recherches sont basées sur l’architecture communautaire, les transformations et transitions spatiales, les projets de rénovation, de restauration et de conservation du patrimoine architectural. Oussouby Sacko est membre de plusieurs associations académiques, dont ICOMOS-ISCARSAH et Japarchi.

jstm.org

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