Quand les Etats-Unis ont décidé de se lancer dans leur dernière intervention en Irak, il était difficile, en se fondant sur les commentaires de Barack Obama, de discerner le but de la mission. Etant donné ce manque de clarté, il était difficile de ne pas conclure que l’objet était tout simplement de faire en sorte que l’Irak soit juste assez stable pour que les Etats-Unis puissent recommencer à s’en désintéresser.
A en juger par le commentaire du président qui a suivi l’assassinat du journaliste Steven Sotloff, ce n’est désormais plus le cas. «Pour faire court», a-t-il expliqué à la conférence de presse «notre objectif est clair: c’est de décomposer et détruire [l’Etat islamique] de façon à ce qu’il ne représente plus une menace, non seulement pour l’Irak, mais aussi pour la région, et pour les Etats-Unis».
Il semblait évident que la suite d’assassinats filmés de citoyens américains devait provoquer une réponse plus ferme que ce que nous avions vu jusqu’à présent. Le but de l’opération américaine est désormais passée de la volonté d’évitement d’un «potentiel acte de génocide» –ou de celle de reprendre le contrôle d’un barrage important, ou même de soutenir le gouvernement irakien– à celle d’éliminer l’Etat islamique complètement.
Le problème étant que les propres chefs militaires d’Obama disent que détruire l’Etat islamique est impossible sans des frappes sur ses bastions en Syrie. Un pas que cette administration est très réticente à franchir. Les frappes américaines sur la Syrie ne sont probablement pas imminentes -sans compter qu’avant, l’armée aura probablement besoin de récolter davantage d’informations- mais in fine, une action contre l’Etat islamique de l’autre côté de la frontière commence à sembler inévitable.
Mon collègue Fred Kaplan a intelligemment exposé les probables écueils d’une telle action, la semaine dernière. Et il n’y a manifestement pas (…) Lire la suite sur Slate.fr