Samedi dernier, Tiebilé Dramé, ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, a rencontré à Alger son homologue Sabri Boukadoum. Au menu, l’Accord pour la paix. Une réunion du CSA est prévue début novembre à Bamako alors que le sort réservé au contenu du texte sème la discorde.
Pour la deuxième fois depuis son entrée au gouvernement il y a plus de cinq mois, le chef de la diplomatie malienne se rend en Algérie, chef de file de la médiation internationale. Si des cadres de coopération sont à l’ordre du jour lors de ces visites, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation est le principal motif de ces déplacements. Après les récents remous politiques entre le gouvernement et la CMA suite à l’annonce des autorités de revoir certaines clauses de l’Accord, le sort de ce document, âprement obtenu en 2015, est d’actualité.
« Quand toutes les forces vivent du pays vont se retrouver pour parler de la paix et de la stabilité, de l’unité nationale, on ne peut pas dire qu’un instrument aussi important que l’Accord soit un fétiche auquel on ne touche pas », affirmait mardi Tiebilé Dramé sur RFI. Il ajoutait « les fondamentaux ne seront pas remis en cause dans l’esprit du Président, qui est le garant de la cohésion nationale ». Pourtant, la seule évocation de sa relecture a abouti au retrait de la CMA du Dialogue national inclusif et un consensus sur la question ne se dessine pas dans l’immédiat.
À Alger, après l’entretien, il ressort des déclarations à la presse que la rencontre « a permis de passer en revue le développement de la situation au Mali et d’examiner les voies et moyens à même de consolider les acquis de la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation découlant du processus d’Alger ».
Le communiqué souligne que « cet Accord constitue le cadre idoine pour résoudre la crise dans le Nord du Mali, avec une approche inclusive qui allie la concrétisation de la paix, la stabilité et la relance du développement du pays ».
Si le diplomate malien n’a pas reçu d’avis favorable d’Alger pour une éventuelle révision de l’Accord, il s’est réjoui des « entretiens fructueux » et de la tenue début novembre de la 38ème session du CSA à Bamako. Le porte-parole de la CMA, Mossa Ag Attaher, a rétorqué sur Twitter, « continuez à multiplier les décisions non concertées, vous récolterez des situations ingérables ».
Acherif Ag Ismaguel
Journal du mali