Il n’a que le fatalisme comme alternative à la présence des armées étrangères sur le sol malien, mais l’imam Mahmoud Dicko n’a pas hésité à souffler sur les braises du sentiment anti-français au Mali. Longtemps sous l’éteignoir des critiques tout aussi ardentes dans l’opinion, l’ancienne autorité morale du M5 semble suffisamment ragaillardi par l’air du temps pour ressurgir de l’ombre et s’en donner à cœur-joie. Lors de son traditionnel sermon hebdomadaire de vendredi, l’élan djihadiste avait visiblement gagné en allure et le ton monté de plusieurs crans contre les puissances occidentales et mondiales.
A la différence des Maliens lambda qui veulent échanger leur cheval borgne (la France) contre un aveugle (la Russie), Mahmoud Dicko ne voit aucune différence entre ceux qu’il désigne tous par le qualificatif de «cafres». Un cafre demeure un cafre, a-t-il clamé, en conseillant aux Maliens de se contenter de la protection divine face au retrait de la France, qu’il attribue à une intolérance vis-à-vis de la religion musulmane, ni plus ni moins.
Allusion est faite, vraisemblablement, au rejet par Emanuel Macron de toute idée de dialogue entre l’armée malienne et les groupes terroristes.
L’imam n’en a certes pipé mot ouvertement, mais il n’a jamais fait mystère de son opposition à la présence de l’armée française qu’il partage du reste avec les mouvements djihadistes jadis démarchés par ses soins dans le cadre d’un dialogue avec les autorités maliennes.
L’ex président du HCIM pencherait-il également pour l’instauration de la charria au Mali ? En tout cas, sa sortie soudaine après l’annonce du retrait de l’armée française dégage les relents d’un tapis rouge déroulé aux islamistes pour mieux profiter du boulevard que préfigure la fin annoncée de l’opération Barkhane.
A preuve, mot n’a été pipé, dans le sens d’une quelconque réprobation, sur les atrocités et
exactions qui portent les empreintes des islamistes au nord et centre du Mali.
La Rédaction
Source : Le Témoin