Un documentaire très réussi, présenté dans le magazine « Sur le front », évoque le reboisement de la « muraille verte » au Sénégal, la réintroduction d’oryx algazelles au Tchad ou un écoquartier aux Emirats arabes unis… De belles découvertes et de petits miracles.
« Quand le désert avance/C’est la vie qui s’en va », chantait déjà France Gall en 1987, sur des paroles de Michel Berger, inspirées au couple par un voyage au Mali. Trente ans plus tard, pas de progrès notoire, à en croire le Journal of Climate, qui publiait, en 2018, une étude réalisée par des chercheurs du Maryland. Ils y affirmaient que le désert du Sahara s’était agrandi de 10 % entre 1920 et 2013, gagnant une superficie équivalente à celle de la France. En cause, selon eux, pour deux tiers un phénomène naturel et pour un tiers le réchauffement climatique.
L’épisode de vent saharien qu’a vécu le sud de l’Europe en mars remet le sujet dans l’actualité. Même si elles sont connues, les remontées de sirocco offrent des images qui marquent les esprits. Elles fournissent aussi l’occasion à Hugo Clément, du magazine « Sur le front », de présenter le très réussi documentaire de Félix Seger consacré aux populations qui mènent des actions soit pour lutter contre la progression du sable soit pour s’y adapter.
Ne pas se fier à l’introduction, comme souvent alarmiste : elle ne laisse en rien présager des belles découvertes et des petits miracles qui vont suivre. Après un passage par les Pyrénées, direction l’Afrique et les Emirats arabes unis pour cinq reportages.
Bataille de l’eau
Tout d’abord en Mauritanie, à Chinguetti, cité partiellement engloutie par le sable, aux paysages presque irréels pour ceux qui ne connaissent pas le lieu – la « Sorbonne du désert », dont les bibliothèques recèlent des ouvrages rares. Premier miracle : en plein tournage, la pluie se met à tomber.
Découverte totale, en revanche, en Namibie, où la bataille de l’eau oppose l’homme et l’animal. Plus précisément, les lionnes et les éléphants assoiffés, et les villageois. Félix Vallat, guide naturaliste depuis quinze ans, fait partager ses nuits à guetter les félins et ses journées à s’assurer que les pachydermes vont pouvoir s’abreuver.
Aux Emirats arabes unis, pays qui, lui aussi, doit sans cesse repousser les assauts du sable, la surprise vient d’une oasis urbaine. Karim El-Jisr, responsable développement durable, fait visiter cet écoquartier surgi du désert de sable blanc en dix ans et truffé d’innovations prometteuses – comme des serres refroidies par évaporation de l’eau, très peu énergivores.
Découverte encore au Sénégal, où les habitants participent au reboisement de la « muraille verte ». Ce projet titanesque consiste à replanter, souvent à la main, des arbres sur une vaste bande de territoire qui s’étend d’est en ouest sur la grande largeur de l’Afrique…..Lire la suite sur lemonde.fr