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Quand coup d’Etat rime avec coup de piston

En moins d’un mois aux commandes de la puissance publique, les nouveaux maîtres de Kati auront peu à peu étalé au grand jour l’ensemble de leurs facettes cachées. A commencer par une mise  à nu de leurs tentations à l’injustice avec le pot-aux-roses révélé par l’épouse d’un autre officier putschiste. Il s’agit du capitaine Amadou Konaré, le même ayant perpétré en compagnie d’Amadou Haya Sanogo le coup d’Etat de 2012. Dame Konaré, sa femme, n’a pu admettre, en effet, que les nouveaux putschistes du 18 Août 2020 profitent des festivités du 22 Septembre pour distribuer des galons en excluant son mari parmi tant de potentiels bénéficiaires de même acabit.

 

Certains des heureux promus appartiennent, en clair, à la même horde de prévenus ayant précédemment bénéficié d’une liberté provisoire dans le cadre de la brûlante affaire des bérets rouges assassinés. Sauf c’est au détriment de leurs coïnculpés qu’ils seraient sur le point d’être hissés à des grades supérieurs par simple renvoi d’ascenseur. Comment peut-on être gratifié d’avancement dans l’armée en traînant des présomptions de meurtre et de disparition non encore élucidées ? Il semble en tout cas que cela ne révèle point de l’impossible avec la junte des colonels, qui n’a chiche de procéder par coup de piston au profit de certains de leurs amis parmi les anciens putschistes de 2012. Mme Konaré, dans son plaidoyer, en a nommément cité dont un certain capitaine Tangara, qui passerait au grade de commandant à la faveur de la fête de l’indépendance. C’est l’injustice de trop pour l’épouse du capitaine, qui refuse que son mari soit le plus grand perdant parmi tant de compagnons poursuivables et «radiables» pour crime imprescriptible n’était-ce cette immunité négociée par la Cedeao à travers un accord-cadre en 2012.

Ce n’est pas tout. La solidarité entre putschistes beaucoup plus à l’ancien Capitaine Amadou Haya Sanogo, qui n’a jamais joui aussi bruyamment de son grade de général que depuis sa libération conditionnelle. Profitant de la gêne qu’en éprouverait le pouvoir de conduire à terme leur procédure judiciaire, le président du CNRDRE vient de célébrer sa toute première parade d’indépendance dans ses tenues de cérémonie drapée de cette haute distinction. Au grand dam de veuves, orphelins et compagnons de bérets rouges qui n’ont certainement pas fini d’essuyer leurs larmes et de faire le deuil des victimes du sanglant affrontement entre bérets.

La Rédaction

Le Témoin

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