La durée de la transition est finalement connue. Par décret présidentiel, les autorités de Transition ont décidé de la fixer à 24 mois à compter du 26 mars 2022. Quoique tacitement agréée par la CEDEAO – du moins à en juger par son silence depuis la publication du décret N° 2022-0335 / PT – RM du 6 juin 2022, elle n’en est pas moins contestée par le Cadre d’échange des Partis politiques et Regroupements de Partis Politiques pour une Transition Réussie au Mali qui continue de plaider pour une propagation n’excédant pas les 12 mois. Dans un communiqué en date du 8 juin signé par l’ensemble des présidents de ses entités constitutives (EPM, Espérance Nouvelle Jigiya Kura, ARP) et formations politiques (NVPM, ASMA-CFP, YELEMA, ADRP, ICAP, CNDR, Parti Mali Emergence, CVCRT), le Cadre d’échange dénonce l’absence de toute consultation avec la classe politique et exprime son regret quant à survenue dudit décret.
Housseini Amion Guindo et compagnies ont également réitéré leurs suggestions en rapport avec un gouvernement inclusif dirigé par un Premier ministre neutre ainsi qu’une feuille de route consensuelle pour une durée de la période la plus courte possible. Et d’inviter les autorités de Transition à tout mettre en œuvre pour publier un chronogramme accepté de tous les acteurs maliens et de trouver un compromis avec la CEDEAO pour la levée des sanctions afin de soulager les souffrances des populations.
Tout en accusant le gouvernement de d’avoir ignoré les acteurs politiques majeurs à un moment ou le dialogue et la concertation doivent être privilégiés dans l’intérêt du pays, le cadre a enfin invité le médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan, à la prise en compte de l’inclusivité dans la recherche des solutions.
Amidou Keita
Source: Le Témoin