Je vous parle de nos angoisses, de nos projets, de nos aspirations, de nos problèmes mais aussi et surtout de nos solutions.
Je commence par dire que j’ai entendu toutes les colères, décodé tous les signaux, compris tous les messages remontant d’un pays dont je ne saurai jamais mésestimer les préoccupations.
Oui. La situation sécuritaire, malgré nos efforts, reste un défi majeur qu’il faut relever, j’en suis conscient, au plus vite, par des réponses durables, pas par des artifices, puisqu’il en va de la continuité de notre pays, d’un pays dont les fondements ont été ébranlés par la crise multiforme de 2012.
C’est le cas au Nord du pays où des flambées de violence viennent hélas rappeler avec récurrence l’impératif de faire en sorte que les acquis fragiles enregistrés depuis 2015 ne soient pas remis en cause.
Que tout le monde prenne sa part dans cette œuvre : l’Etat malien, ses partenaires ainsi que les groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation ! Mais que tout le monde prenne sa part sincèrement, rapidement et effectivement car chaque seconde perdue pour la paix est gagnée par la guerre !
S’agissant du Centre de notre pays, qu’il me soit permis de rappeler la tragédie d’Ogossagou qui le 23 mars dernier a endeuillé la nation et horrifié le monde civilisé.
Les faits révélés ont produit une véritable onde de choc psychologique à travers le pays, et même très rapidement au-delà.
Des images insupportables ont circulé, montrant l’horreur d’une barbarie qui a dévasté ce qui fut une communauté humaine.
Ces images nous renvoient au passé tant de symboles obscurs et accablants que nos âmes affligées s’inquiètent d’un effondrement moral et spirituel.
Jour de grande tristesse que ce jour là, qui vit tant de valeurs humaines, jusque là magnifiées et partager, se consumer dans les fumées de la haine et du fanatisme ; vie, sens du sacré, famille, sagesse, tolérance, empathie, cousinage à plaisanterie, fraternité religieuse, tout cela rendu méconnaissable, dans les cendres des tisons humains, d’habitations calcinées, d’une terre devenue inhospitalière.
Ce n’est pas seulement notre drapeau national qui fut en berne, c’est tout le brillant humanisme dont nous étions si fiers !
Source: Le 26 Mars