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Projet régional de protection des mineurs non accompagnés en Afrique : SURVEILLANCE, ALERTE, PRISE EN CHARGE

Lancé dans notre pays en juin 2013, le projet a fait bénéficier à 2127 enfants migrants et à risques de mobilité d’activités de prévention et de protection

Diaspora migrants africains« J’aimerais qu’aucun enfant ne soit plus victime de mauvaises conditions de vie et de travail, lorsqu’il quitte ses parents », lance Rokia, une jeune migrante de 15 ans venue de Sourou au Burkina Faso et domestique à Mopti. C’était lors d’une visite de l’ONG Terre des hommes dans cette ville. Depuis, juin 2013, la délégation de Terre des hommes (TDH) dans notre pays exécute le Projet régional de protection des mineurs non accompagnés en Afrique. Financé par l’Union européenne, le projet opère à Mopti et au plan national à Bamako. Ses interventions sont menées en partenariat avec l’ONG « Enda-Mali », une organisation nationale présente dans toutes les régions du pays.

L’objectif du projet est de faire bénéficier aux enfants migrants non accompagnés de meilleurs services de protection le long de leurs routes migratoires. Tout au long du projet, les uns et les autres ont oeuvré à permettre aux communautés de répondre plus efficacement à la protection des enfants dans un contexte de mobilité. A cet effet, 5 organisations communautaires de base ont exécuté six projets valorisant les initiatives communautaires les plus protectrices des enfants concernés par la mobilité à Mopti. Il s’agit de l’Association des enfants et jeunes travailleurs (AEJT), de l’Association des maîtres coraniques (AMC), du Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement (RECOTRADE), de GUIRIYAMA à Bankass et de l’Association des ressortissants du Sourou (ARS).
76 filles migrantes domestiques originaires de Sourou et d’autres localités de Mopti ont aussi bénéficié de cours d’alphabétisation. Au total, 1723 enfants ont bénéficié des projets communautaires à travers des activités de sensibilisation, de prévention de la maltraitance et de la gestion des cas.
Le projet a touché 2127 enfants migrants et à risques de mobilité par l’entremise d’activités de prévention et de protection dans trois espaces communautaires à Mopti appelés « Points espoir », des activités des 10 clubs d’enfants (gouvernement d’enfants, parlement et AEJT) ainsi qu’à travers les sensibilisations de masse. L’un des acquis du projet est l’installation de filets de protection entre Sourou et Mopti avec la désignation, dans cinq villages stratégiques, de points focaux en charge de la détection, du signalement et du référencement des cas.
Ainsi, plus de 200 enfants ont bénéficié d’un appui sanitaire, d’un suivi à domicile et d’un référencement. Une place de choix a été réservée à la communication et au plaidoyer. A cet effet, la société civile, les médias, les décideurs et l’opinion publique ont été sensibilisés à la protection des enfants migrants non accompagnés. Le projet, note Moro Diallo, communicateur à TDH, a permis la réalisation d’un magazine radiophonique hebdomadaire intitulé « Tous les enfants du Mali ». Lancé depuis novembre 2014 en partenariat avec le studio « Tamani », ce magazine aborde toutes les thématiques liées à l’enfance.
Mora Diallo se réjouit également de l’intégration et de la validation de l’approche mobilité dans la Politique nationale de promotion et de protection des enfants, de la prise en compte des approches mobilité et Association des parents d’élèves (APE).
Afin d’informer les communautés, les décideurs, les acteurs nationaux et locaux pour le développement et la protection des enfants et valoriser les acquis du projet, TDH et Enda Mali ont organisé la semaine dernière une visite destinée aux journalistes nationaux et régionaux dans la ville de Mopti. Les deux ONG ont présenté aux hommes des médias les réalisations générales et communautaires des actions de protection des enfants dans la région de Mopti. Elles leur ont expliqué le partenariat, ses forces, ses perspectives et ses défis avec les acteurs impliqués dans la mise en œuvre du projet. Les journalistes ont découvert les capacités de sensibilisation des gouvernements d’enfants sur la protection et le respect des droits de l’enfant.

BASE DE DONNEES. Un des temps forts de cette visite a été le recueil des opinions et sentiments des bénéficiaires sur les actions du projet régional de protection.
Faisant le point des activités de janvier à nos jours dans la région de Mopti, Seckna Bagayoko, point focal du projet à Enda-Mali, a cité les cinq localités identifiées à la suite d’une enquête sur les itinéraires du Sourou à Mopti : Ouffou, Baye, Koulogo, Bankass et Bandiagara. Ces localités, soutient-il, sont des points stratégiques, passages obligés de tout véhicule pour se rendre à Mopti. Cinq points focaux ont donc été installés dans les localités identifiées. Il s’agit d’anciens chauffeurs ou de syndicats de chauffeurs qui assurent une présence constante dans les gares des zones ciblées. Leur mission est de surveiller le mouvement migratoire des enfants, surtout des filles migrantes. Ils sont chargés d’alerter les autorités pour permettre de prendre en charge les cas de violation des droits des enfants migrants sur le corridor.
Une base de données a été constituée par l’ONG. De 2013 à nos jours, 355 filles dont 203 venues du Burkina Faso, ont été enregistrées. 217 dossiers individuels ont été constitués. Ils comportent toutes les informations sur les filles migrantes ainsi que le type de service offert par le projet.
En partenariat avec le Réseau Afrique de l’ouest pour la protection des enfants, le projet a facilité le retour de trois enfants dans leur milieu d’origine : Burkina et Côte d’Ivoire. Cinq Maliennes originaires de Kambiré dans le cercle de Koro ont également rejoint leur milieu d’origine. Elles y ont été accueillies et appuyées par le projet, a indiqué Seckna Bagayoko.
Des ateliers d’information et de sensibilisation ont permis aux associations sélectionnées, citées plus haut, de proposer des projets de protection des enfants en mobilité surtout des filles migrantes employées comme domestiques.
Le projet communautaire de l’AMC est basé sur l’organisation de prêches dans les mosquées et au niveau communautaire, d’émissions radiophoniques. Celui de l’AEJT est basé sur des causeries éducatives, la gestion des cas d’abus, la sensibilisation du grand public. Les ressortissants du Sourou ont en charge la mise en place et l’animation d’un point espoir, l’organisation de cours d’alphabétisation, l’enregistrement des filles, la conduite de visites à domicile.
La lutte contre la mobilité précoce des filles migrantes, notamment de Sourou, continue malgré tous les efforts du projet, regrette Seckna Bagayoko. Pour la simple raison que le phénomène n’est pas seulement du à la pauvreté.
Parlant au nom des bénéficiaires, la petite Rokia a confirmé que le projet a permis d’améliorer les conditions de vie des filles employées comme domestiques. Elle a demandé de mettre un accent particulier sur l’approche communautaire afin de garantir la pérennisation des acquis.
Le projet « protection des mineurs migrants non accompagnés », couvre cinq pays ouest-africains : Mali, Burkina Faso, Bénin, Guinée, Togo.

M. A. TRAORE

source : Essor

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