La salle Siraba Togola de Bougouni a abrité le 18 novembre, un forum sur la gestion durable des ressources forestières face aux effets du changement climatique. Les travaux étaient présidés par Alfousseini Séméga, le chef de la « division faune » à la direction nationale des Eaux et Forêts.

Organisé par l’ONG Mali-Folkecenter en partenariat avec le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, et les partenaires techniques et financiers, le Forum environnemental annuel (FENA) est à sa 6è édition. C’est un espace d’information, d’interpellation, de dialogue et d’échange d’expériences en matière de promotion des initiatives locales favorisant le développement durable des communautés en lien avec la protection de l’environnement.
L’ONG Mali-Folkecenter, dans sa nouvelle politique de communication pour une meilleure participation des acteurs ruraux aux débats citoyens sur les questions environnementales et climatiques, a adopté une approche neuve qui délocalise le forum sur trois sites (Sikasso, Bougouni et Bamako) avec comme thèmes l’orpaillage au Mali, la gestion des ressources forestières face aux effets des changements climatiques et les énergies renouvelables.
Le choix du thème consacré à la gestion durable des ressources forestières face aux effets du changement climatique à Bougouni tient au fait que le cercle de Bougouni, comme celui de Yanfolila, recèle d’importantes ressources forestières avec les réserves de faune du complexe dit de Bougouni et Yanfolila qui compte 200 000 hectares de forêts.
Depuis des années, ce complexe, à l’instar d’autres ressources forestières du Mali, est gravement menacé. Les aires protégées sont soumises à diverses formes d’exploitation comme l’invasion par les troupeaux transhumants accompagnée de la mutilation d’essences protégées, le braconnage mercantile, l’exploitation frauduleuse du bois.
Si des mesures vigoureuses ne sont pas engagées pour arrêter cette dégradation, tous les efforts visant à réduire la pauvreté, à améliorer les conditions de vie des communautés, à développer les infrastructures, et à renforcer la productivité agricole, risquent d’avoir peu d’effet.
Face à la gravité de la situation et dans le souci de trouver une solution appropriée au phénomène, il est nécessaire d’impliquer tous les acteurs quel que soit leur niveau de responsabilité (État, collectivité, secteur privé) pour une gestion concertée des ressources forestières.
C’est dans cet esprit que le gouvernement a adopté une nouvelle politique qui implique les organismes de droit privé dans l’aménagement et la gestion des forêts classées et des aires protégées. Cette politique s’est concrétisée par l’amodiation de certaines forêts dont les réserves de faune du complexe de Bougouni et Yanfolila. Il s’agit de développer de nouvelles perspectives basées sur le partenariat public-privé en vue de faire évoluer les mentalités des exploitants des ressources forestières, du prélèvement simple à la production pour l’exploitation.
L’édition du Forum environnemental annuel s’est inscrite dans le cadre des préparatifs de la COP 21 qui s’ouvre la semaine prochaine à Paris et qui mobilisera toute la communauté internationale au chevet de notre planète en grand danger à cause du changement climatique.
Ruby Van der Wetten, la coordinatrice du programme Mali de la Fondation Siemenpuu (Finlande) et le Dr Ibrahim Togola, président de l’ONG Mali-Folkecenter Nyètaa, ont indiqué que le forum permet d’informer davantage les participants (élus, femmes, jeunes, organisations paysannes des cercles de Bougouni, Yanfolila et Kolondiéba) sur les enjeux et les défis du changement climatique et les contraintes qu’il fait peser sur la gestion durable des ressources forestières.
M. S. MAIGA
AMAP-Bougouni

source : Essor