En marge de la grande rencontre du ministre de l’intérieur et de la sécurité, Sada Samaké avec la classe politique malienne sur les élections communales, tenue hier 10 juillet 2014 au Gouvernorat du District de Bamako, le haut représentant spécial du président de la République pour le dialogue inclusif, l’ancien PM, Modibo Keita s’est invité pour expliquer aux cadres des partis politiques les missions qui lui sont assignées et les stratégies qu’il préconise pour parvenir à un accord de paix définitif.
C’est la première fois, depuis sa désignation, que le Haut représentant du président de la République pour le dialogue inclusif entre en discussion directe avec la classe politique sur les évolutions de ses contacts avec les groupes armés. Il a parlé, entre autres, des rencontres déjà eu lieu, de l’initiative algérienne, de la feuille de route des différentes étapes à franchir, jusqu’à l’aboutissement de l’accord définitif de paix.
C’est un haut représentant très inspiré qui était devant la classe politique malienne. Pour Modibo Keita, conformément à l’accord de Ouaga qui a permis la tenue des élections à Kidal, les pourparlers de paix devaient s’ouvrir au plus tard deux mois après. Mais s’il a lieu dix mois après, il n’ya rien de grave en cela. « Mieux vaut tard que jamais », dit-on.
Il a prime abord souligné qu’on le veuille ou pas les accords préliminaires de Ouaga est un document de base pour le processus du dialogue et de la paix. Il a expliqué qu’après sa désignation, en rencontrant les groupes armés, il avait trois objectifs : rencontrer les signataires de l’accord préliminaire, leur apporter le message de paix et enfin les demander quelles sont leurs suggestions par rapport à la solution définitive qui sied aujourd’hui. Il s’est réjoui de la courtoisie dans laquelle la rencontre s’est passée avec les différents groupes.
Il dira que c’est à partir de la rencontre de Nouakchott que les stratégies ont été mises en place pour faire l’inventaire des problèmes. Et avec l’initiative algérienne, une plateforme a été dégagée et examinée. Dans tout le processus, le haut représentant dira qu’il voit trois étapes. Dans son chronogramme, il faut valider d’abord la feuille de route, puis poursuivre les négociations jusqu’à l’aboutissement d’un accord de paix et enfin, la signature de l’accord de paix qui doit intervenir en terre malienne.
Pour Modibo Keita, le soutien de l’ensemble de la classe politique malienne doit être de mise à l’étape actuelle. « La classe politique doit être une force pour ce processus », indiquera-t-il. Sur la question de certains politiques à savoir s’il faut faire confiance aux mauritaniens et aux algériens, Modibo Keita a été, on ne peut plus clair : « je cherche la paix… je suis conscient des limites d’un Etat. En matière de politique extérieure, il faut considérer la géopolitique. Ce n’est pas le cœur qui va nous faire avancer dans la recherche de la paix ».
Cette rencontre a été saluée par l’ensemble de la classe politique. Pour les cadres des partis politiques, les échanges doivent continuer avec la classe politique malienne tout au long du processus.
Daniel Kouriba