Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est plus question de faire confiance aux apatrides du MNLA. Car, leur sport favori est de violer les accords qu’eux-mêmes signent. Ce fut le cas avec l’accord préliminaire de Ouagadougou qu’ils ont paraphé le 18 juin 2013 avec les autorités de la transition au Mali. Mais aussi, l’accord de cessez-le-feu signé sous l’impulsion du président Mauritanien après les récents évènements de Kidal du 21 au 23 mai dernier. Toute chose qui doit pousser les autorités du Mali à désormais savoir se comporter ave ces rebelles sans foi ni loi.
Chassez le naturel, il revient toujours au galop, tel semble être le leitmotiv des rebelles du MNLA. L’habitude étant une seconde nature, il est désormais clair que les apatrides de Kidal ne vont arrêter de sitôt avec leur sport favori qui est de signer des accords avant de les violer ensuite.
Depuis plus de deux ans, la situation au nord du Mali est en train de crisper tous les efforts de développement du pays tant au nord qu’au sud avec cette rébellion où presque rien ne bouge. Pourtant cette rébellion ne date pas d’aujourd’hui et est presque devenu l’héritage que certains rebelles Touaregs lèguent à leur progéniture.
La rébellion, un héritage de père en fils
Malgré les concessions faites par l’Etat malien depuis plusieurs années à travers les régimes qui se sont succédé, rien n’y fit. La rébellion persiste car chez les rebelles Touaregs « chaque génération à sa rébellion à mener où trahir l’héritage légué par leurs pères ».
Ce fut le cas dans les années 1990 où une rébellion avait éclaté avec les mêmes velléités sécessionnistes.
Pour mettre fin à cette rébellion, l’Etat a fait des concessions avec la signature des accords de Tamanrasset de janvier 1991. Une signature intervenue sous la médiation de l’Algérie et faite par le Colonel Ousmane Coulibaly, chef d’état-major des armées du Mali et Iyad Aga Ghali qui dirigeait les insurgés Touaregs.
En termes de concession de l’Etat, cela a amené la démilitarisation des régions de Kidal, Gao et Tombouctou. Mais aussi, des avantages accordés aux rebelles qui ont accepté de déposer les armes avec la réintégration de plusieurs milliers d’entre eux dans l’armée et plus particulièrement dans la Douane.
Après la signature de cet accord, les rebelles Touaregs se sont scindés en plusieurs groupes : Le Front Populaire de Libération de l’Azawad (FPLA), l’Armée Révolutionnaire de Libération de l’Azawad (ARLA) et le Mouvement Populaire de l’Azawad (MPA).
Malgré ces concessions, une autre rébellion va éclater au nord avec à sa tête Ibrahim Ag Bahanga et Ag Fagaga.
Là encore, le président Amadou Toumani Touré va faire des concessions à travers la signature des très contestés accords d’Alger. Il s’agit des accords d’Alger pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la région de Kidal.
Ces accords ont fait suite au soulèvement du 23 mai 2006. Ici aussi, les autorités se sont confondues en concessions pour le rétablissement de la paix à Kidal. Avec à la clé l’intégration dans l’armée, dans la police et la douane de plusieurs milliers d’ex-combattants Touaregs.
L’histoire se répète
Après l’éclatement de la rébellion dirigée par le MNLA, les autorités du pays ont toujours privilégié la voie du dialogue.
C’est pourquoi, après l’opération Serval, un accord préliminaire a été signé entre rebelles et autorités maliennes dont l’objectif était de permettre l’organisation d’élections (présidentielle et législative) pour doter le pays de pouvoir légitime. Afin que le président démocratiquement élu engage les négociations par la signature d’un accord de paix définitif.
Mais l’espoir suscité par la signature de cet accord sera de courte durée car, si elle a permis l’organisation des élections, les parties essentielles n‘ont pas été respectées par les rebelles, notamment leur cantonnement, leur désarmement, le déploiement des FAMa à Kidal pour sécuriser les populations, le retour de l’administration, des déplacés…
L’on a plutôt assisté au contraire au : cantonnement de l’armée malienne dont les moindres gestes et faits étaient suivis comme du lait sur du feu par Serval et la Minusma.
Après la signature de l’accord de Ouagadougou, pour échapper à toute tentative de cantonnement, les rebelles se sont scindés en plusieurs groupes : le MNLA, le MAA et le HCUA. Avant de continuer à régner en maîtres à Kidal. Violant ainsi allégrement l’accord préliminaire de Ouagadougou.
Ce qui va causer les récents évènements de Kidal lorsque le Premier ministre s’y est rendu pour se rendre compte de l’effectivité des clauses de cet accord.
La suite on la connait : Les rebelles ont intenté à la vie du Premier ministre, froidement assassiné des représentants de l’Etat. Ce qui va causer un affrontement meurtrier entre les forces armées maliennes et les groupes armés.
C’est suite à ces affrontements qu’un accord de cessez-le-feu a été trouvé à l’issue de pourparlers avec initiés par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de l’Union Africaine, accompagné par le chef de la Minusma Bert Koenders.
En effet, il a réussi à faire signer un accord de cessez-le-feu à trois groupes armés : le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA).
Par cet accord, les groupes armés se sont engagés à ne plus bouger de leurs positions, donc à ne pas avancer d’un iota.
Aussi, elles ont convenu de la cessation des hostilités sur toute l’entendue du territoire national, et revenir à l’accord préliminaire de Ouagadougou pour une reprise immédiate des négociations avec le soutien des nations unies et ses partenaires régionaux et internationaux.
Mais à peine cet accord signé que le MNLA recommence son sport favori : violer les accords qu’il signe.
En effet, pendant que tous les efforts des autorités maliennes sont tournés vers les négociations sou l’égide de l’Algérie et du médiateur Blaise Compaoré, le MNLA est en train de renforcer ses positions dans le nord du pays, par une avancée spectaculaire.
Une situation face à laquelle les autorités du Mali doivent prendre avec des pincettes, la volonté avouée des rebelles d’aller au dialogue. Car, une chose est de signer des accords, une autre est de les respecter. Hélas, cela ne fait pas partie de l’éducation de ces rebelles qui ne représentent ni les touareg, ni les nécessiteux de Kidal.
Georges Diarra