Cette rencontre s’est tenue dans un contexte particulier en raison des rumeurs persistantes sur un éventuel report du scrutin du 17 décembre prochain. En effet, le gouvernement a convoqué, en octobre dernier, le collège électoral pour l’élection des conseillers des régions, des cercles et du district de Bamako.
Cependant, à moins de 30 jours de la tenue dudit scrutin, les appels se sont multipliés du côté des groupes armés signataires de l’accord pour la paix, de certains partis politiques et organisations de la société civile, invitant le gouvernement à repousser la date du scrutin afin que le un processus soit inclusif.
Interrogée sur cette question, jeudi dernier, l’Ambassadeur de France au Mali, Évelyne DESCORPS, a soutenu qu’il appartenait au gouvernement malien de décider de la tenue ou non de l’élection en fonction des éléments dont il dispose.
Ce que est évident, dit-elle, c’est que l’Union européenne est très engagée auprès du gouvernement pour que toutes les élections, quelle que soient leur date, se tiennent dans la plus grande transparence.
À l’ouverture de la séance, le ministre de l’Administration territoriale a indiqué que cette rencontre faisait suite à la demande de l’Ambassadeur de l’Union européenne, Alain de HOLLEVILLE, et de ses collèges européens qui ont bien voulu avoir des échanges avec son département autour de l’agenda 2017-2018 des élections au Mali. Il s’agissait aussi d’échanger sur les composantes politiques de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
À l’entame de ses propos, il a tenu à saluer et remercier tous les PTF pour l’intérêt qu’ils accordent à notre pays, notamment en matière d’assistance électorale.
De son côté, Alain HOLLEVILLE a rappelé que l’UE accompagne le Mali dans nombre de domaines, notamment dans le processus électoral.
« Le processus électoral, qui s’approche, constitue le cadre par lequel va s’inscrire la vie publique. Pour les partenaires que nous sommes, il est extrêmement important d’avoir la meilleure compréhension possible de la manière dont ce cycle électoral se prépare et s’organise. Cette réunion est exceptionnelle et normale dans le sens où nous sommes dans un dialogue constant avec les autorités de ce pays. Nous souhaitions, à travers cette rencontre, recueillir des informations factuelles sur les conditions de préparation du processus électoral. Nous avons exprimé nos attentes pour que ces élections soient crédibles, transparentes, qu’elles contribuent à la stabilité du pays et de la sous-région qui sont exposés à de très nombreuses menaces concernant le domaine de la sécurité », a déclaré le diplomate européen.
Alain Holleville a ajouté que ce cycle électoral doit contribuer à renforcer la confiance, la crédibilité, à travers des moyens normaux.
« L’UE, c’est à la fois les institutions et les États. Il peut y avoir de la part d’un certain d’entre nous, un soutien matériel, une présence à travers une observation électorale si le pays en fait la demande. À l’issue des scrutins de 2013, les missions d’observation électorale ont formulé un certain nombre de recommandations qui sont des suggestions. Un regard sera également porté sur ce qui a été fait. Nous ne sommes pas là pour compliquer la vie aux autorités maliennes, mais pour apporter notre contribution », a-t-il assuré.
Quant au ministre de l’Administration territoriale, il a confirmé que cette rencontre avec les ambassadeurs européens consistait à échanger sur l’agenda électoral 2017-2018.
« Nous avons fait le point de la préparation politique, logistique. Nous avons également évoqué l’aspect sécuritaire lié à ce processus électoral. Nous estimons que cette rencontre était d’une grande importance parce que le dialogue politique régulier est un outil précieux et efficace de la coopération. Les ambassadeurs présents à cette réunion se sont exprimés au nom du collectif de l’UE qui est un partenaire de taille. Nous avons également eu quelques suggestions qui pourraient faire que le processus électoral gagne en qualité et en assurance », a souligné le ministre.
Par ailleurs, Tiéman Hubert Coulibaly a affirmé que les ambassadeurs européens sont non seulement rassurés quant à la solidité du processus électoral, mais qu’ils sont repartis avec la certitude que le gouvernement tient bien ses affaires.
Tout ce qui va suivre dans les jours à venir sera de nature à renforcer la démarche qui consiste à mettre en œuvre l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Le ministre Coulibaly a aussi témoigné que depuis que la crise a éclaté dans notre pays, les partenaires européens ont toujours été constants dans leurs appuis. Concernant le processus électoral, il a souhaité la continuité de l’engagement et de l’appui de l’UE de façon à ce que l’État soit chaque jour un peu plus renforcé dans ses missions.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin