Le Mouvement des Sans Voix (MSV) projette un grand sit-in le 12 août prochain devant la Pyramide de souvenir pour dénoncer ce que ses responsables appellent la poursuite de la politique de néocolonianisme de la France au Mali en particulier et en Afrique d’une manière générale. Aussi, pour dénoncer le jeu trouble de cette ancienne métropole dans la gestion de la crise au nord de notre pays. L’information a été donnée, hier mercredi, au siège du mouvement à Djélibougou, autrement nommé Centre culturel Thomas Sankara.
La conférence était animée par le président du mouvement, Fassery Traoré, entouré de ses proches collaborateurs. Il s’agit de M. Allassane Dicko ; Sorry Ibrahim Sidibé et Mohamed Maiga.
Après le Mouvement Waati Sera, c’est un autre regroupement de la société civile de notre pays qui ne partage pas la façon dont la crise du pays est gérée par l’ancienne métropole, la France. Il s’agit du Mouvement des Sans voix qui entend manifester sa colère, à travers un sit-in le 12 août prochain devant la Pyramide du souvenir en face de l’Ambassade de France au Mali. Le thème retenu est : « Le nouveau néocolonialisme français au Mali, ça suffit ! Basta ! ». Le Mouvement a invité tous les Maliens épris de justice et de paix à se joindre à eux pour ce combat visant à sauver la Mère Patrie malienne en danger.
Selon le président du MSV, la France ayant pris conscience des conséquences de certaines mesures impopulaires non profitables aux peuples africains a changé de stratégie de coopération pour préserver certains de ses intérêts avec la manière impérialiste. Concrètement, pour faire adhérer certains pays à ses projets mafieux, la France ne passe plus par les Etats individuellement pour leur faire signer, mais elle passe par les organisations sous régionales par exemple l’UA, la CEDEAO ou l’UEMOA dans lesquelles les pays ciblés sont membres pour faire signer ces accords flous inconnus des ressortissants des pays signataires, a-t-il dénoncé.
C’est fort de ce constat que le Mouvement des Sans-voix du Mali, constatant avec regret que ces faits sont de nature néocolonialiste, car ne répondant pas généralement aux aspirations populaires, s’est engagé à organiser un meeting de positionnement pour dénoncer l’ingérence française dans les affaires intérieures maliennes ou sa manipulation de certaines organisations sous régionale, dont le Mali est membre et pourra être probablement victime de ces pratiques néolibérales. Pour le MSV, ces problèmes se situent à cinq niveaux.
Dans un premier temps, le MSV n’approuve pas le fait que les parlementaires de la CEDEAO aient voté une résolution limitant la naissance à 3 enfants par femme. Pour le MSV, cela relève de l’impérialisme, car on se rappelle qu’au préalable lors du sommet du G20 en Allemagne, Emmanuel Macron avait déclaré que l’Afrique a un problème de civilisation et de démographie. De l’entendement du MSV, les parlementaires n’ont fait qu’appliquer indirectement la leçon dictée par le président français Emmanuel Macron. En tout cas, au Mali, le peuple ne permettra pas à l’Assemblée nationale de voter cette loi, a mis en garde le mouvement.
En second lieu, le MSV trouve déplorable la signature des APE (Accords de partenariat économique) par l’UEMOA pour l’imposition forcée des accords aux pays africains qui avaient rejeté ces accords depuis longtemps.
La question sécuritaire : le mouvement analyse que l’implication de la France dans le processus de financement du G5 n’est rien d’autre qu’un dessein à maintenir Barkhane au Mali pour des raisons géopolitiques dont les charges financières seront prises par les 423 millions d’Euros prévus pour le G5 Sahel dont elle contribue déjà au Financement. Pour le MSV le maintien de Barkhane et de la MINUSMA ne serviront plus à grand-chose. Le meeting, qui se veut avant tout, un éveil des consciences vise donc à sensibiliser sur ces ingérences françaises, à dénoncer ses jeux troubles dans la gestion de la crise du nord.
Le Mouvement a également lancé un appel pressant aux peuples africains à veiller sur l’application correcte des cinq piliers issus des accords de la Valette. Le meeting en préparation, indique-t-on, est une mise en garde à l’endroit des autorités maliennes et françaises contre tout acte compromettant l’avenir du Mali.
PAR Modibo KONE
Source: info-matin