Depuis ce matin se tient à l’hôtel Mandé un atelier de réflexion sur l’engagement des femmes dans le processus de paix et de réconciliation au niveau local et national au Mali : acquis, limites et perspectives. L’atelier qui dure trois jours est organisé par le National Democratic Institute (NDI) en partenariat avec l’ambassade de la Grande Bretagne au Mali, à l’intention des femmes du Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace Cédéao (Repsfeco/Mali).
L’atelier vise à créer un espace d’échanges sur les concepts genre et femmes dans la construction de la paix et les processus de réconciliation et de partage d’expériences sur l’engagement des femmes du Mali dans le processus en cours et de s’informer sur d’autres pays ayant connu des crises et les résultats obtenus dans le domaine de la paix et la reconstruction de ces pays.
Les recommandations issues du présent atelier donneront des éléments de stratégies pour l’atteinte des résultats du projet « Promouvoir le rôle des femmes dans les processus de réconciliation au niveau local et national », initié par le NDI.
Pour Mme Coulibaly Siga Kéita, chargée de mission au ministère de la Promotion de la femme de la famille et de l’enfant, le processus de réconciliation ainsi amorcée ne saurait réussir si les femmes, victimes principales de la crise, ne sont pas prises en compte. « Cette implication des femmes dans leur diversité leur permettra de jouer pleinement leur rôle pour panser les cœurs meurtris, discuter avec les autres femmes des zones urbaines et rurales, du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest pour ce qui est d’écrire l’avenir de leurs pays et travailler à la cohésion sociale ».
Quant à la présidente du Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace Cédéao (Repsfeco/Mali), Me Saran Kéita, elle a expliqué que dans le processus de paix et de réconciliation en cours, les femmes devraient jouer leur rôle et occuper leur place car, il n’y a pas de paix durable sans la contribution des femmes comme le dit l’adage « les hommes font les guerres et les femmes sont là pour en mettre fin ».
C’est dans ce cadre qu’elle a fait référence à la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies datant de 2000 laquelle « souligne l’importance d’une pleine participation active des femmes, dans des conditions d’égalité, à la prévention et au règlement des conflits ainsi qu’à l’édification et au maintien de la paix. Elle appelle les Etats membres à faire en sorte que les femmes participent pleinement, sur un pied d’égalité avec les hommes, à tous les efforts visant à maintenir la paix et à favoriser la paix et la sécurité et invite instamment tous les acteurs à accroître la participation des femmes et à prendre en compte la parité des sexes dans tous les domaines de la consolidation de la paix ».
Pour le 1er conseiller de l’ambassade de la Grande Bretagne, Adrian Hunt, l’histoire a montré que les femmes sont les principales victimes de la crise et doivent être au cœur même du processus de réconciliation, de reconstruction et du développement du Mali.
