Le torchon brûle au sein de la Coordination des Mouvements et Forces Patriotiques de Résistance (CMPFR). En bloc, les responsables de ce mouvement discréditent Me Harouna Toureh et ne lui reconnaissent plus comme leur porte-parole. Ils lui reprochent d’avoir confisqué la CMPFR et l’exploite à des fins personnelles, au mépris de l’intérêt général et de son rapport douteux avec la CMA. Jetant leur dévolu sur M. Alassane Djitteye élu président dudit mouvement, d’autres voix se sont également faits entendre sur le maintien de Me Toureh comme président et porte-parole de la Plateforme. Cette situation acérée au sein de ce mouvement demeure jusque-là très tendue, du combat de leadership aux prises de positions pour des intérêts personnels ou généraux au nom des communautés sédentaires dont compte rendu de l’évolution de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation ne leur aurait en aucun cas été fait.
Ce n’est pas la première fois que le porte-parole de la Plateforme Me Harouna Toureh serait indexé, accusé de trahison et d’exploitation de son mouvement à des fins personnelles.
Les derniers faits remontent en janvier 2016 quand des responsables tout acabit de la CMPFR auraient décidé de désavouer Me Toureh au sein au Comité de suivi de l’accord (CSA). Cette année, les choses semblent prendre une tournure exacerbée à tel enseigne que l’on doute fort si la CMFPR se déferait définitivement de son porte-parole.
Ainsi dans le but d’éclairer les lanternes de l’opinion, les responsables politiques et les chefs d’état-major des 12 groupes armés de la CMFPR ont organisé une conférence de presse à Bamako, la capitale malienne. Ils n’iront pas par le dos de la cuillère sur leur volonté commune de se débarquer de leur porte-parole, Me Harouna Toureh. «…
Considérant que cet homme ne méprise nos communautés qu’au seul motif qu’il est porte-parole circonstanciel…Ce titre circonstanciel devait lui permettre de rassembler notre communauté, de la protéger, de la défendre au lieu de l’écraser et de la marginaliser…Nous sommes tous convaincus que notre communauté, jusqu’à ce jour, est en marge de la mise en œuvre de l’accord issu du processus d’Alger…
Au regard de tout ce qui précède, nous, coordinateurs régionaux des Mouvements de la CMFPR réunis à Bamako, retirons notre confiance de porte-parole circonstanciel à Me Harouna Toureh qui a complètement démérité… Il ne pourra plus parler au nom de notre communauté qui vient de le désavouer totalement et définitivement», a déclaré le porte-parole des coordinations régionales de la CMFPR M. Mohamed A. Sidibé.
Rapport douteux entre la CMA et Me. Toureh Le déplacement des responsables de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), la semaine dernière, à New York sur invitation de l’ONG Independent Diplomat a fait couler beaucoup d’encres et salives. L’on aurait appris dans un communiqué n°0022-2018, la coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFPR) que le porte-parole de la Plateforme Me Harouna Toureh aurait été également dans la capitale américaine. «Était-ce une coïncidence que les délégués de la CMA se trouvent presqu’au même endroit et en même temps que Me Harouna Toureh?», s’est-elle interrogée.
Voilà ce qui laisse perplexe et dubitatif les responsables de la CMFPR. «Me Toureh, depuis la réoccupation de Anefis par la CMA, se montre très proche de cette organisation, au point, que peut apprécier le projet de mariage…
Ce n’est caché pour personne qu’il s’accroche à la CMA pour se maintenir dans l’accord… Visiblement, il est l’avocat de l’Azawad… Quelle est la nature du contrat qui lie Me Toureh et la CMA? Est-ce seulement un contrat d’avocat avec une organisation politico-militaire?
Nous en doutons», ont-ils laissé entendre. La riposte Dans un communiqué n°002018 datant du 23 janvier, la Plateforme des Mouvements du 14 juin 2014 d’Alger dirait publiquement que «rien, ni personne n’entamera sa grande confiance en son porte-parole, ne pourra par des écrits et des paroles casser sa dynamique tournée exclusivement vers l’atteinte de ses objectifs nobles de cohésion sociale, d’unité nationale, de sécurité, de paix, de réconciliation, et de développement pour tous; et cela quelque soit la puissance et la position de ses «amis» de circonstances.»
Les jours à venir nous édifieront. En tout cas, il urge de dépasser les scissions intestines et de s’adonner au combat commun dans l’union sacrée autour de notre chère patrie, le Mali qui fait face actuellement à la barbarie terroriste. La situation actuelle du pays interpelle tout un chacun, digne patriote de transcender les tractations stériles pour le bien de la patrie.
La rédaction
