Le comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation (CSA) a tenu les travaux de sa trentième session ordinaire, ce lundi 17 décembre 2018, à l’ex-CRES de Badalabougou en présence des membres dudit comité. Au terme de cette rencontre, le président du CSA, Ahmed BOUTACHE, a dressé un bilan satisfaisant dans le cadre de mise en œuvre de l’accord avant d’annoncer de nouveaux chantiers, relatifs à la réconciliation nationale, la révision constitutionnelle… Aussi, retient-on, la volonté des responsables de délocalisation les futures réunions du CSA dans les capitales régionales, notamment celles du nord, pour être plus proche des populations locales.
Présidée par le diplomate algérien, Ahmed BOUTACHE, l’ouverture de cette session a enregistré la présence effective des représentants du gouvernement du Mali ; de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), de la Plateforme ainsi que l’équipe de la Médiation internationale.
À l’ordre du jour, l’adoption du relevé des conclusions de la 29e session du comité de suivi de l’accord et la présentation par le gouvernement de la république du Mali, au nom des trois parties signataires, du point de la situation au sujet des actions engagées pour assurer le parachèvement des mesures inscrites dans le premier volet de la mise œuvre de la feuille de route du 22 mars 2018 d’une part ainsi que des progrès enregistrés dans la concrétisation du 2e d’autre part.
Au cours de ces assises, les parties signataires ont présenté l’évaluation des mesures prises pour favoriser le règlement global et définitif de la question de l’« inclusivité ». Notamment, les initiatives prises par la CMA, la plateforme ainsi que le gouvernement pour accompagner le processus de DDR et lever les obstacles rencontrés particulièrement à Kidal. Aussi, des estimations chiffrées relatives aux progrès en matière de mise à disposition des moyens humains et financiers aux autorités intérimaires ont été données. Enfin, les sous-comités thématiques en complément ont présenté leur rapport suivi de débats relatifs à l’exposé présenté par le gouvernement du Mali ainsi que des diverses questions.
À l’issue des travaux, le président du CSA, Ahmed BOUTACHE, a déclaré que cette session a permis aux participants de constater que tous les engagements pris par les parties maliennes signataires de l’accord avec l’accompagnement de la communauté internationale pour parachever la mise en place des autorités intérimaires, les mécanismes sécuritaires confinement a ce qui était prévu par la feuille de route du 22 mars 2018 ont connu des avancées encourageantes. Notamment le programme de DDR accéléré pour lequel le CSA a constaté un taux réalisation estimé à l’ordre de 90 %. Le président BOUTACHE s’est réjoui de la bonne dynamique entre les parties maliennes qui se retrouvent chaque semaine pour discuter des problèmes. Selon lui, l’année nouvelle sera entamée avec un bilan satisfaisant dans le cadre de mise en œuvre de l’accord. Il a annoncé de nouveaux chantiers, relatifs à la réconciliation nationale, la révision constitutionnelle.
Certes, tous les acteurs sont d’accord que la mise en œuvre de l’accord de paix progresse « positivement », mais la situation concernant les combattants bloqués à l’entrée de Kidal n’avance guère. Sur cette question, le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, Lassine BOUARÉ, a indiqué qu’il va falloir être pragmatique pour résoudre ce problème. Ce qui est évident, selon lui, c’est que toutes les parties sont d’accord que Kidal est une ville malienne qu’il n’y a pas de raison que certains Maliens ne puissent pas s’y rendre. Ces éléments qui devraient compléter l’effectif du DDR accéléré, a-t-il reconnu, ne sont pas à Kidal. Toutefois, a-t-il rassuré, leur processus de DDR est en cours pour que les plus aptes rejoignent les effectifs de la future armée reconstituée. Pour lui, ce problème est certainement dû à des malentendus ou des interprétations souvent diverses sur un certain nombre de dispositions, notamment l’inclusion. Pour lui, il n’y a pas de doute que cette opération va atteindre ses objectifs.
« Dans l’agenda, la question du DDR accéléré reste centrale parce que les commissions techniques de sécurité se sont réunies, notamment les trois parties », a déclaré Mohamed Ag Mahmoud porte-parole de la CMA. Avant d’ajouter qu’ils ont « décidé d’aller vers ça. On doit accélérer, parce que tout simplement, on a perdu beaucoup du temps pour que le MOC soit opérationnel », a-t-il confié.
Notons qu’à la date du 14 septembre dernier, plus de 32 mille ex-combattants ont été recensés dans le cadre du processus du DDR, dont des femmes. Selon la commission nationale pour le DDR, il resterait encore près de 15 mille ex-combattants enregistrés qui n’ont opté, pour le moment, ni pour l’intégration ni pour la réinsertion.
Par Abdoulaye OUATTARA et Saba BALLO
Source: info-matin