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Procès du putsch du CND : Pourquoi les avocats du général Bassolé ont vidé la salle d’audience ?

L’audition du général de gendarmerie Djibrill Bassolé s’est poursuivie ce mardi 15 janvier 2019 devant le Tribunal militaire. Au moment où cet interrogatoire tirait vers sa fin, le président du tribunal donne la parole au parquet militaire. « C’est de la discrimination », lance les avocats de l’accusé avant de vider la salle d’audience.

La journée semblait bien partie pour que prenne fin l’audition du général Bassolé. Ses avocats, depuis des jours, se sont évertués à démonter la procédure ainsi que la validité des pièces contenues dans le dossier, à savoir les enregistrements. Pour le bâtonnier Yérim Thiam, défense de l’accusé, il est clair que l’on s’acharne gratuitement sur son client en voulant à tout prix lui attribuer des écoutes téléphoniques dont on ne connaît pas l’origine. Lesquelles écoutes sont d’origine douteuse. L’avocat ne voit pas ce que son client a fait pour se retrouver devant cette barre.

Après les différentes observations de Me Thiam, la parole est donnée au général Bassolé qui demande une suspension de cinq minutes. De retour dans la salle d’audience, le président de la police des débats donne la parole au ministère public pour faire des observations. Me Antoinette Ouédraogo, avocate de l’accusé, demande au président du tribunal pourquoi un traitement discriminatoire à l’égard de son client. Elle dit ne pas comprendre que l’on donne la parole encore au parquet militaire alors qu’elle et ses collègues ont déjà fait les développements selon le principe qui veut que la défense de l’accusé parle en dernière position.

« C’est de la discrimination », lance-t-elle. A ce stade, si le tribunal donne la parole au parquet, elle compte se retirer de la salle, car épuisée. Surtout que Me Thiam a déjà fait ses valises pour prendre son avion, Me Bonkoungou étant absent pour cause de maladie et Me Mireille Diallo étant présente dans la salle mais malade.

Selon le parquet ainsi que Me Guy Hervé Kam de la partie civile, aucune disposition du Code de procédure pénale ne limite le nombre de tours de parole. Me Thiam se demande pourquoi à chaque fois qu’il s’agit de Bassolé, le traitement est sévère. Même son de cloche du côté de l’avocate Diallo qui, avec une voix tremblotante, a fait comprendre au président du tribunal qu’elle n’est pas contre cette manière de faire, sauf qu’il leur faut du temps pour se rétablir et revenir écouter ce que le parquet militaire a à dire.

Le président du tribunal camp sur sa position et décide de suspendre l’audience pour que l’accusé puisse se concerter avec ses avocats et revenir pour que le parquet militaire fasse ses observations. De retour de cette suspension, aucun avocat de l’accusé n’était dans la salle. Le président Seidou Ouédraogo constate qu’aucun avocat de l’accusé n’est dans la salle et décide de suspendre l’audience et de statuer à la reprise sur des demandes de liberté provisoire des accusés Aminata Guelwaré, du soldat Amadou Ly et de Yacouba Kinda.

Marcus Kouaman

(kmagju@gmail.com) 

Lefaso.net

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