À peine commencé, le deuxième mandat du chef de l’Etat est agité. Depuis quelques jours, sa majorité fait face à sa première crise ouverte. L’APR lancée par Tiéman Hubert Coulibaly se veut un nouveau leadership alors que d’autres alliés travaillent à créer des regroupements politiques.
L’unité est la chose la moins partagée par les alliés du chef de l’Etat regroupés au sein de la plateforme Ensemble pour le Mali (EPM). Une plateforme qui se voit chaque jour en difficulté, notamment la cohésion entre ses membres.
En fin de semaine derrière, l’ancien ministre et président de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD), Tiéman Hubert Coulibaly, a mis en place, avec une dizaine de partis politiques, Action républicaine pour le progrès (ARP).
Y a-t-il divorce avec le pouvoir ? Non ! Est-ce la frustration après le nouveau gouvernement ?
Pour Tiéman Hubert Coulibaly, «Il y a nécessité de cohérence par rapport au dialogue inclusif, à l’agenda de l’élection qui attend, débat constitutionnel, l’accord pour la paix, aux questions liées à la vie de la Nation. Tout cela impose de tracer une voie claire».
Selon lui, après l’élection présidentielle, la main tendue du président de la République et l’Accord politique, il faut tracer le chemin différent de celui de l’alliance Ensemble pour le Mali (EPM).
Divergence au sein de la majorité dans la majorité ou volonté de contribuer au succès des actions du chef de l’Etat ?
L’ancien ministre des Affaires étrangères dira qu’il n’est nullement question de rupture, mais, c’est juste un nouveau pôle politique. «Il n’y a pas que des partis membres de l’EPM. C’est une majorité plurielle. Le principal objectif atteint, nous amorçons d’autres étapes», a précisé M. Coulibaly.
«Il y a beaucoup de choses en termes de débats qui opposent les acteurs de l’EPM», a-t-il laissé entendre.
Pour le président de la nouvelle entité politique de la majorité présidentielle, l’ARP, «la naissance de cette alliance, lion d’une question de frustration, procède d’un agenda élaboré, il y a longtemps. Nous aurions été dans le gouvernement du Dr. Boubou Cissé, que nous aurons porté le projet. Nous voulons compétir pour la défense des idéaux du président Kéita».
Des frustrés également
Selon des sources, plusieurs autres alliés du chef de l’Etat s’apprêtent à se lancer dans des regroupements politiques. En premier lieu, on parle d’une solide alliance entre l’ASMA-CFP de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et l’Adema-Pasj que préside l’ex-ministre de la Défense, Pr. Tiémogo Sangaré.
Une idée en gestation ou des rumeurs ? Ce que l’on sait, il y a des rapprochements entre les deux partis qui prennent des allures d’un mariage à long terme.
D’ores et déjà, pour se démarquer du parti présidentiel et autres formations politiques membres de l’EPM, le parti de SBM a mis en place un groupe parlementaire. Qu’est-ce qui n’a pas marché au sein des soutiens du chef de l’Etat ? Le leadership de Tréta en est pour quelque chose. Il lui est reproché de travailler en solo et quand il lui arrive de prendre des décisions, c’est avec des petits partis.
Dans les rangs de ceux qui veulent
soutenir le président IBK mais qui ne se retrouvent pas dans la gestion du président du RPM, il y a une nouvelle catégorique qui est frustrée à la faveur de la composition du gouvernement de Dr. Boubou Cissé. Pourtant, ils sont tous signataires de l’accord politique de gouvernance qui donne la priorité au dialogue social.
Si ces départs se concrétisent, on peut accueillir une nouvelle opposition dans la majorité présidentielle.
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Moumouni Sacko
Source : Nouvelle Libération