Après le coup d’Etat qui a renversé le régime corrompu d’IBK, tous les regards sont tournés vers Kati, siège de la junte au pouvoir, pour savoir la suite que les nouveaux hommes forts du Mali vont donner à leur acte. Qu’Assimi Goita, le nouvel homme fort de la junte comprenne que le Mali, déjà sous sanctions de la Communauté internationale après la rupture constitutionnelle, ne pourrait pas supporter d’autres déboires au risque de le voir disparaitre. Alors, pour une transition apaisée consensuelle et acceptée par la communauté internationale, il faut un civil à sa tête. Me Malick Coulibaly pour avoir prouvé son désintérêt pour le pouvoir et pour avoir donné à la justice malienne toutes ses lettres de noblesse semble être le mieux indiqué pour diriger la transition avec toutes les forces vives de la Nation. Pourquoi la junte doit-elle préférer Me Malick Coulibaly à la tête de la Transition ? A défaut de la Présidence de la Transition ne pourrait-il pas en être son premier ministre ? Quels pourraient être les avantages d’un tel choix ?
Les Maliens ont aperçu tôt le mercredi matin 19 août 2020 cinq nouvelles figures autour d’une table, au milieu desquelles un colonel lisant la déclaration de prise du pouvoir par les militaires, après plus de trois mois de mouvements populaires insurrectionnels. Cette déclaration, qui a été faite suite à l’arrestation du Président de la République, de son Premier ministre, des ministres et des hauts gradés de l’armée, a été saluée par le peuple dans sa très grande majorité. Plus le temps passe, plus la suspicion gagne le rang des forces civiles patriotiques quant à la volonté réelle de la junte de quitter le pouvoir au profit des civils. Elle gagnera en notoriété et en prestige si elle acceptera de transmettre le pouvoir à une autorité civile.
Ainsi pour pouvoir mener à bien la transition, il serait mieux de choisir Me Malick Coulibaly pour la diriger. Pourquoi Me Malick Coulibaly au lieu d’un leader du M5 RFP ou de l’ancienne majorité ? La réponse est qu’une Transition par définition est un processus politique caractérisé par un passage progressif d’un régime non-démocratique, à une démocratie réelle avec des lois qui sont adaptées à l’évolution de notre société et au contexte politique, sociologique et environnemental. Donc, on aura plus besoin de juristes que d’hommes politiques. Me Malick Coulibaly pour avoir dirigé le délicat ministère de la justice avec brio, pour avoir mis en prison certains gros voleurs de la République, pour avoir fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, pour avoir redonné confiance à tout un peuple par sa lutte implacable contre la délinquance financière, est incontestablement le mieux placé pour diriger la transition. Me Malick Coulibaly est l’un des cadres au Mali autour desquels un consensus est bien possible, car il ne dispose d’aucune carte politique et il ne traine pas de bruits de casserole derrière lui.
Si le CNSP voudrait bien que le Mali retrouve son lustre d’antan, s’il veut que ceux qui ont détourné les deniers publics soient poursuivis et châtiés conformément à la législation, s’il veut que le Mali soit doté d’institutions démocratiques fortes, doit jeter son dévolu sur Me Malick Coulibaly. Il a prouvé par ses actions les plus audacieuses qu’un autre Mali est possible.
Youssouf Sissoko
Source : Infosept