Les privatisations sont un moyen de développement de l’investissement privé. A l’intérieur du pays, elles favorisent l’éclosion d’un secteur privé dynamique et contribuent à attirer les capitaux étrangers. Elles participent en outre au transfert de technologie et à la formation de la main d’œuvre qui acquiert un savoir-faire.
Pour les entreprises, la fin des monopoles les oblige à renforcer leur structure de production par la réalisation d’investissements de modernisation.
Les performances sont désormais au centre des objectifs de l’entreprise. On peut ainsi espérer une gestion rationnelle des ressources.
Le mot d’ordre devient rentabilité et efficacité. La conception instaurée doit inciter les nouvelles sociétés à s’adapter au marché. Les produits seront de meilleure qualité et les prix pourront baisser en faveur de la maîtrise des coûts. Au finish, le consommateur devrait y trouver son compte.
Pour l’Etat, les privatisations procurent d’importantes ressources financières à la suite de la cession du capital des sociétés détenues dans son portefeuille.
Les fonds publics ne serviront plus à compenser les pertes subies par les sociétés d’Etat. Au contraire, ils pourront s’accroître à la faveur des impôts et taxes versés par les nouvelles entreprises privées.
L’offre publique de vente est une procédure par laquelle l’Etat consent à céder au public la part d’actions qu’il détient dans la société. Cette session faite par le biais d’intermédiaires agréés permet aux particuliers ou aux entreprises de devenir propriétaires de la société à concurrence du nombre de titres qu’ils obtiennent. C’est une opération réalisée généralement avant l’introduction en Bourse.
La vente privée d’actions ou appel d’offres
C’est la pratique la plus courante. Elle est utilisée pour la privatisation d’entreprises stratégiques ayant un rôle économique important dans le pays.
L’appel d’offres permet de sélectionner le soumissionnaire répondant aux critères établis pour la reprise des activités de l’entreprise cédée. Ce procédé institue la concurrence entre les candidats à la reprise qui sont le plus souvent des entreprises évoluant dans le même domaine d’activité.
A travers ces deux méthodes, on dispose de nombreuses techniques par lesquelles l’Etat peut céder, ouvrir ou liquider une entreprise publique.
Il s’agit de l’entrée dans le capital de privés ; le démantèlement de l’entreprise avant privatisation lorsque celle-ci gère plusieurs portefeuilles d’activité. C’est le cas par exemple de la séparation des composantes eaux et électricité d’une entreprise comme EDM.SA
L’acquisition par les salariés d’une partie du capital peut évoluer en ce sens que les salariés peuvent se regrouper dans une nouvelle société pour reprendre le patrimoine de l’entreprise. Elle prouve son intérêt dans le cadre d’une société en voie de liquidation.
Les conditions de réussite
Les programmes de privatisation doivent être bien montés et avoir l’adhésion des populations. La sérénité du climat social au sein de l’entreprise est un élément important du processus. Pour en arriver là, il convient d’informer correctement les travailleurs. L’existence d’un marché financier facilite le transfert de propriété, ce qui est de nature à encourager les investisseurs. Les soumissionnaires dans le cas d’entreprises stratégiques doivent s’engager sur des objectifs précis.
Le renforcement du secteur privé est la condition de réussite des privatisations.
Seul un secteur privé disposant de grand potentiel en ressources humaines est à mesure de suppléer l’Etat. La conduite des programmes dans un environnement économique assaini et respectueux des règles du marché est un impératif de leur réussite. De même, la nécessité de la définition d’un cadre stratégique des privatisations s’avère indispensable. Le choix des méthodes et des moyens utilisés dépend des objectifs poursuivis et du contexte Socio-économique. Mais, la privatisation est un tournant nécessaire.
Alassane Ba
Économiste
Source: Journal le 26 Mars-Mali