Après la transmission du dossier des irrégularités financières de la gestion de l’Ambassadeur du Mali en Coté d’Ivoire par le vérificateur général au procureur du pôle économique et financier et au président de la section des comptes de la cour suprême, place est à l’examen des dossiers.
Ousmane Ag Rhissa, l’actuel Ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire a présenté le 5 novembre 2015 ses lettres de créance au Président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara. Aussitôt après son installation, le diplomate a mis en exécution son plan machiavélique consistant à manger avec les deux mains l’argent du contribuable malien. Heureusement qu’une mission du Vérificateur général a mis fin à ses pratiques de gaspillage de biens publics. Le rapport de la mission est sur la table du Procureur du pôle économique.
Selon certaines indiscrétions, Mamadou Kassogué et son équipe travaillent d’arrache pied sur le dossier. Et l’Ambassadeur Ag Rhissa ne va pas échapper aux auditions comme cela a été le cas de l’Ambassadeur du Mali au Burkina Faso.
A la représentation du Mali à Abidjan, le montant des irrégularités financières constatées s’élèvent à 166 287 446 millions de F CFA. L’ambassadeur a procédé à l’acquisition des biens sans respecter les procédures de passation de marché. L’ambassadeur a fait fit du Décret N°08-485/P-RM du 11 aout 2018, modifié, portant procédure de passation d’exécution et de règlement des marchés publics et des délégations des services publics. La mission, afin de s’assurer de l’application des dispositions, a examiné les pièces justificatives des dépenses des exercices de la période sous revue et procédé à des entrevues. C’est ainsi que l’Ambassade a acheté, en février 2016, uniquement sur facture, deux véhicules Toyota, une Land cruiser 200 SW VX et une Hilux 2986 CC DSL – D/C pour des montants respectifs de 46 835 454 F CFA et 18 741 613 F CFA soit un total montant de 65 577 067 F CFA, s’il vous plait sans passer de marchés publics.
Aussi le secrétaire agent comptable paie les factures sans justifications du service fait. Il ressort des travaux que le secrétaire agent comptable paie des factures non accompagnées de bordereau de livraison, de procès verbal de réception, ou d’attestation de service fait. Le montant total des factures concernées s’élève à 56 178 802 F CFA. Ce n’est pas tout, l’Ambassadeur du Mali a accordé des avantages indus au personnel en violation de l’article 79 paragraphe 4 de la loi N°2013 – 028 du 11 juillet 2013, modifié relative aux Lois des finances.
La mission a aussi révélé que le chargé d’Affaires et le secrétaire agent comptable ont effectué une dépense fictive. L’Ambassadeur a autorisé la prise en charge de 4 factures d’achat téléphoniques et une facture d’achat de « hoverboard » pour le compte de tiers personnes pour un montant de 2 635 000 F CFA. Le montant total des dépenses inéligibles s’élève à 9 643 000 F CFA.
En sommes, la transmission et dénonciation de faits par le vérificateur général au procureur de la République prés le tribunal de grande instance de la commune III de Bamako, chargé du pôle économique et financier et au président de la section des comptes de la cour suprême sont relatifs aux : les achats de biens sans respect des procédures de passation des marchés publics pour un montant de 65 577 067 FCFA, le paiement de factures sans justification du service fait pour un montant de 56 178 802 FCFA, les avantages irréguliers accordés au personnel pour un montant de 11 039 369 FCFA, les dépenses irrégulièrement prise en charge dans la comptabilité pour un montant de 14 062 408 FCFA, les droits dus sur les véhicules réformés pour un montant de 6 000 FCFA, le paiement de dépenses non éligibles pour un montant de 9 643 000 FCFA, les dépenses sans ordre de mission d’un montant de 606 800 FCFA, le reliquat à reverser par l’Ambassadeur d’un montant de 3 180 000 FCFA dans le cadre de l’annulation de l’achat d’un véhicule pour l’Ambassade.
Pour la mission du Végal, dans un contexte marqué par la rareté des ressources et les exigences de plus en plus grandes pour le renforcement de la bonne gouvernance et de la transparence financière, les gestionnaires se doivent d’observer rigoureusement les règles et principes d’administration et de gestion. Cette maxime financière, internationalement reconnue convient parfaitement aux Ambassades, singulièrement, à l’Ambassade du Mali à Abidjan. Mais Ousmane Ag Rhissa ne l’a pas compris de la sorte.
Mohamed Keita
Source: Arc en Ciel