Des constats faits par le Réseau des Femmes Parlementaires (Refep) du Mali, le taux des femmes dans les institutions et les organes décisionnels au Mali reste faible. On note aujourd’hui, 7 Maires sur 703 (1%), 418 conseillères communales sur 10.505 (3,9%), 14 sur 147 députés à l’Assemblée Nationale (9,52%).
Le gouvernement compte 4 sur 36. Ce qui classe le Mali parmi les pays les moins avancés en matière de promotion de l’égalité entre les sexes. Illustration. En 2014, le pays se situe au 143ème rang sur 187 pays classé par le PNUD selon l’indicateur sexo-spécifique du développement humain. Conscient de la faible représentativité des femmes dans les instances de décision, le gouvernement, selon le Refep, a élaboré la politique nationale genre, pour la prise en compte des besoins prioritaires des hommes et des femmes dans les budgets sectoriels et locaux. Prise en compte réaffirmée, selon le Refep, dans le cadre stratégique de croissance et de la réduction de la pauvreté 2012-2017. D’où l’organisation de l’atelier de sensibilisation par le Refep avec l’appui du National Democratic Institut (NDI), du PNUD et du Danemark, le 27 Août 2014 dans la salle Aoua Kéita de l’Assemblée nationale, sur l’approche genre et l’impact positif de son intégration dans la gouvernance, l’élaboration des politiques et programmes de développement, dans les stratégies de mise en œuvre, dans les mécanismes de suivi évaluation ainsi que dans les processus législatifs. C’était à l’intention des députés. Présidé par le premier vice-président de l’AN, Mahamadou Tounkara, l’objectif était de sensibiliser les députés sur l’importance de l’approche genre et son intégration dans la gouvernance, les politiques publiques et les processus législatifs. «L’AN adopte le budget qui est l’instrument par excellence du développement socio-économique. Ce rôle central de l’AN explique l’importance de cet atelier organisé par le Refp à l’endroit des députés en vue de leur sensibilisation sur les questions du genre, l’émergence des femmes et la prise en compte de leurs attentes dans les politiques publiques. Ainsi, l’AN dans l’approche droit humain, doit s’appesantir sur des valeurs normatives et instrumentales pour relever ce défi», martèle le Directeur résident du NDI au Mali, Dr Badiè Hima. A travers cet atelier, déclare la présidente du Refep, Mme Haidara Aichata Cissé, il s’agit de sensibiliser les députés sur l’importance de l’approche genre et son intégration dans la gouvernance, les politiques publiques et le processus législatifs. «J’espère qu’on formulera des recommandations pour faire avancer la cause de la femme au Mali», a-t-elle ajouté. Mahamadou Tounkara a indiqué que dans le contexte actuel, la prise en compte des aspirations légitimes des femmes, des enfants et des hommes dans toute leur diversité et leur différence contribue indéniablement à la réalisation des objectifs de développement conformément à notre vision du monde, qu’est celui d’offrir un avenir ou tout est possible et chacun peut réaliser ses rêves. Selon la représentante de l’Ambassade Royale du Danemark au Mali, Irène Hvass, l’atelier vient à point nommé. «Il permettra aux députés de se préparer pour l’analyse et l’adoption du budget à la session budgétaire d’octobre prochain dans une approche qui intègre les préoccupations des populations. Car de nombreuses études et analyses, il ressort que le faible pouvoir d’achat des femmes freine leur émergence surtout en ce qui concerne les postes électifs. A ce effet, les politiques publiques, au niveau local ou national doivent prêter une place des choix aux attentes des femmes en vue de mettre fin à ce cercle vicieux de la pauvreté», a-t-elle souligné.
Hadama B. Fofana