L’Armée ouvrira la porte à la presse et tous les citoyens pourront suivre. Cela n’est pas un rêve mais une réalité dont nos militaires meurent d’envie de nous faire vivre.
Le président par putsch, Dioncounda Traoré, se tait comme une tombe sur le sujet qui est le cauchemar des tous les Maliens : quand ira notre vaillante armée à Kidal ? Les plus hautes autorités (comme on dit) ont choisi d’ignorer cette plaie qui empêche les Maliens de dormir et qui leur afflige la frustration du siècle. Frustration assortie d’une sourde angoisse qui les ronge comme un cancer. Les princes qui nous gouvernent s’en foutent éperdument de cette peine qui tenaille les entrailles de leurs gouvernés. C’est entre eux que les pauvres Maliens se dirigent pour poser la fatidique question dont personne n’a la réponse, que tout le monde sait que l’autre aussi n’a pas la réponse. Vers quel saint se vouer ? Nul ne le sait et la négligence des autorités ajoute la colère à l’inquiétude.
Comme Dioncounda Traoré, le chef suprême, s’obstine à traiter les Maliens de quantités négligeables, d’autre endroits ont pris les Maliens en pitié et ont décidé, semble-t-il, de les soulager un peu. C’est ainsi que de sources militaires dignes de foi, l’on est en mesure de nourrir l’espoir de voir notre armée fouler le sol de Kidal : pour bientôt. Aucune date ferme n’est donnée-est ce possible du reste ?- mais la chose est promise pour très bientôt. Le 15 mai est même suggéré. En tout état de cause, les préparatifs seraient très avancés afin que l’armée puisse faire mouvement vers Kidal. Il ira imposer la souveraineté du Mali sur la ville, ses environs et toute la région. Il serait prévu que la presse soit dans les bagages des militaires ou alors suivre très rapidement le mouvement pour juger de visu et édifier les Maliens à hauteur de souhait. La route serait alors ouvert à tous les Maliens qui le désireraient d’aller faire un tour à Kidal et constater l’intégrité de la mère patrie.
Nous civiles sommes impatients de voir Kidal libéré. Ce que la plupart d’entre nous ignorent est que les soldats sont encore plus impatients. Ils meurent littéralement d’envie de recevoir l’ordre pour aller bouter tout ce qui est « Azawadiste » hors de Kidal et ouvrir la voie à l’administration, aux operateurs économiques et aux autres citoyens. Le degré de motivation de nos soldats nous est inconnu, nous maliens qui ne donnons de l’importance qu’aux autres, mais il est magnifié par leurs paires venus « nous aider ». Le courage et le volontarisme du soldat malien à se battre les mains quasiment nues n’ont cesse d’ébahir les officiers français qui ne sont pas avares de commentaires là-dessus. On peut être sûr d’une chose : quand la volonté politique s’exprimera pour donner le feu vert, alors notre armée marchera sur Kidal. Pour le résultat souhaité. Oui, nous irons tous à Kidal !
Amadou Tall