Le nouveau Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et son équipe se présentent aujourd’hui comme le dernier espoir du président de la République IBK dans son combat contre l’insécurité, pour la restauration de la paix et pour offrir le bonheur à la population malienne. Malgré la capacité de l’homme à résoudre les équations difficiles, le temps semble en sa défaveur.
L’une des principales motivations des Maliens à choisir IBK en 2013 était sa supposée capacité à gérer la crise socio-sécuritaire que connaissait le Mali à cette époque. Depuis, le président crie sur tous les toits en manifestant sa volonté inébranlable d’aller dans ce sens. Mais, il y a loin de la coupe aux lèvres.
IBK, avec ses cinq Premiers ministres en quatre ans, a toujours dégagé les mêmes priorités : restaurer la paix avec la mise en œuvre de l’accord de Ouagadougou, avant qu’il cède place à l’accord pour la paix et la réconciliation de Bamako ; trouver la solution à l’insécurité grandissante aux parties septentrionales du Mali étendue au centre, satisfaire l’attente de la population malienne, qui consiste à lui offrir un meilleur cadre de vie. A ces préoccupations, s’ajoute aujourd’hui l’organisation des élections aux dates prévues.
Sur toutes ces priorités, l’équipe SBM ne dispose que de quelques mois pour donner satisfaction au président de la République. Pour commencer Soumeylou Boubèye Maïga et son équipe doivent élaborer un projet de loi permettant la mise en œuvre des recommandations de la Conférence d’entente nationale.
“Au demeurant, la paix ne sera durable qu’au prix d’une entente nationale. C’est dans ce cadre que la Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale issue des conclusions de la Conférence d’entente nationale, propose des mesures d’amnistie en faveur de certains acteurs de la rébellion armée de 2012. Je vous demande d’initier très rapidement un projet de loi sur l’Entente nationale qui prendra en charge ces propositions”, a instruit IBK lors du premier conseil des ministres avec l’équipe SBM.
IBK attend aussi de SBM et de son équipe l’organisation d’élections crédibles et transparentes. “L’année 2018 est une année électorale. Au regard des attentes des Maliens, il est de la plus grande importance que les élections soient transparentes et crédibles pour mettre notre pays à l’abri d’une dégradation du climat social”, a-t-il prévenu.
L’homme bien que dynamique et stratège dans ses actions, risque d’être frappé par le même phénomène que ces prédécesseurs, le manque de temps. C’est d’ailleurs l’une des fautes managériales qu’on reproche à IBK aujourd’hui. “Il (IBK) n’accorde pas de temps aux PM pour accomplir leurs missions, ce qui explique en partie son échec”, déplore Bouba Kébé, gestionnaire.
De la même façon, compte tenu du temps qu’il reste pour la fin du premier quinquennat d’IBK et l’ampleur des équations à résoudre, le nouveau Premier ministre dispose-t-il encore du temps et des moyens pour réussir là où ses quatre prédécesseurs ont “échoué” et avec moins de temps ?
Wait and see !
Youssouf Coulibaly
Source: L’indicateur du Rénouveau-Mali