Le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga a accordé une audience vendredi dernier à la Primature, au ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation de la Guinée, le général Bouréma Condé, accompagné d’une importante délégation. Vu l’importance du sujet, la rencontre était élargie côté malien, au chef du département de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga.
Au terme de la rencontre, le ministre de l’Administration du territoire de la Guinée a confié à la presse que cette audience s’inscrivait dans le cadre de la continuité des relations d’amitié et de fraternité qui ont toujours existé entre les peuples malien et guinéen. Et surtout, au sommet de la pyramide, entre les chefs d’État et les gouvernements successifs.
En visite de quelques jours à Bamako sur invitation de son homologue malien, l’hôte de marque a indiqué avoir pu assister à la restitution au Premier ministre des travaux de la réunion entre les experts guinéens et maliens, sur ce qu’il est convenu « d’appeler malheureusement conflits frontaliers ».
Car, selon le ministre guinéen, de part et d’autre de la ligne frontière, il ne s’agit que des peuples partageant les mêmes us et coutumes et qui ont une forte interpénétration sociale jusqu’au niveau des patronymes et des prénoms.
Et le général Bouréma Condé de soutenir que les membres de sa délégation sont donc venus en débattre avec leurs frères maliens pour que de la manière la plus normale «nous puissions apaiser les tensions transfrontalières». Cela, pour la simple raison qu’il ne s’agit là, que de «petits problèmes d’intérêts mineurs qui apparaissent sporadiquement à la faveur de la découverte d’un placer aurifère, ou d’un îlot forestier dont chacun voudrait couper les troncs d’arbres», a regretté le ministre de l’Administration du territoire de la Guinée.
Occasion pour le haut responsable guinéen de souligner l’engagement des deux parties, par rapport à la délimitation, la démarcation et la matérialisation des frontières, de privilégier les réalités sociales, au-delà des principes qui tiennent du juridique et de l’administratif.
«C’est la raison pour laquelle nous sommes tombés d’accord qu’il faille impliquer absolument les élus locaux, les gouverneurs, les préfets et sous-préfets. Mais aussi, d’être proactifs pour ne pas attendre qu’éclatent des incompréhensions pour crier au sauvetage», a-t-il exhorté. La rencontre a également été l’opportunité pour le ministre Condé de transmettre au Dr Choguel Kokalla Maïga, les salutations fraternelles des plus hautes autorités de la Guinée.
Aboubacar TRAORÉ
Source : L’ESSOR