En décidant de départager ses 19 prétendants à la candidature de la candidature de l’élection du Président de la République de juillet 2013, le CE ADEMA n’a-t-il pas fait le choix de s’opposer a une candidature d’un homme nouveau qui ne pourrait être qu’un jeune et qui incarnerait mieux le changement tant souhaité aujourd’hui au Mali ?
Oumarou Ag Ibrahim, président de la commission des bons offices
Dans un communiqué de presse en date du 3 avril 2013, le Comite exécutif de l’ADEMA-PASJ portait à la connaissance des Maliens que son candidat à l’élection présidentielle de 2013 allait être désigné par consensus par la Commission de bons offices. Le Comité exécutif de l’ADEMA-PASJ justifiait cette décision par son souci de maintenir la cohésion au sein du parti. Donc, sur la base de 21 critères, la Commission de bons offices devra designer, le 10 avril 2013, parmi 19 noms, celui qui va être investi le 14 avril 2013, pour défendre les couleurs du parti de l’abeille lors de l’élection présidentielle, annoncé pour juillet 2013. Selon le Communiqué de Presse du CE qui se veut très précis, les 21 critères ont été dégagés par la Commission de bons offices, après des rencontres formelles individuelles et de groupes avec les candidats, des rencontres informelles tant avec les candidats qu’avec des personnes ressources du Parti et les Coordinations régionales. Le Communiqué a ajouté que les Coordinations régionales, en plus des critères, ont recommandé que le choix du candidat devrait tenir compte du contexte actuel du pays, qui est celui d’ un pays fortement plongé dans une crise multidimensionnelle ou rien ne serait comme avant et ou le peuple malien demande le changement. Bien que le Communiqué de Presse dans sa dernière partie, ait mis l’accent sur le fait que « les candidats se sont engagés à respecter le choix de Commission de bons offices sans contestation dans un esprit militant et dans l’intérêt du peuple ADEMA », force est d’admettre que la recherche d’un candidat consensuel par l’ADEMA-PASJ n’est pas loin du refus de l’expression démocratique au sein du parti. Quand on sait le mal qu’a fait le consensus politique au Mali démocratique, l’on devait réfléchir par deux fois pour se lancer dans une telle aventure. En tout cas, du coté de l’ADEMA, cette décision du CE n’est pas du goût de tous.
Entériner la volonté de la majorité des sections serait démocratique
Des voix et non des moindres se sont élevées pour dénoncer tout choix de la Commission de bons offices qui ne refléterait pas la volonté de la majorité des sections de l’intérieur et de l’extérieur du pays. Loin d’être une menace, cette démarche est la dénonciation des barrons du parti qui, bien que décriés par la majorité du peuple ADEMA, ne sont pas prêts à se mettre à la touche, pour favoriser la montée d’une nouvelle génération de politiciens qui pourraient mieux incarner la volonté de changement qu’exige le peuple malien. Conformément à l’exigence de la quasi totalité des sections ADEMA, en phase avec le peuple malien, qui a fait le choix du changement, la Commission des bons offices mise en place par le CE ADEMA ne rendrait-elle pas un grand service à leur parti et au Mali, en portant son choix sur un homme nouveau, un jeune ? Si l’ADEMA est un parti démocratique, aucun jeu politique ne devra pousser la Commission des bons offices à s’éloigner du candidat jeune qui bénéficie aujourd’hui du soutien de 32 membres sur les 69 que compte le CE, de 28 des sections de l’intérieur sur les 55 que compte le parti de l’abeille et des 18 sections de l’extérieur sur les 30. Tout autre choix risquerait d’avoir des conséquences incalculables sur la campagne, quand on sait le rôle éminemment important des sections dans cette phase de l’élection d’un candidat.
Aujourd’hui, l’ADEMA est à la croisée des chemins. Le choix du candidat consensuel par la Commission de bons offices sera très capital pour l’avenir du parti de l’abeille. Et, souhaitons que la Commission de bons offices, bien que composée de ceux qu’on est en droit de considérer aujourd’hui comme des anciens, ne soit du même avis que Moussa Sidibé qui a publie dans son journal sur face book : « La jeunesse doit s’associer aux anciens pour apprendre et en même temps s’imposer progressivement. Toute opposition jeunesse /vieux est voué à l’échec des jeunes. Les anciens ont suffisamment de tours dans leurs sacs pour ne pas céder comme vous le penser. Certains jeunes verront leur plus grand revers électoral cette fois ci. Retenez la date et nous en reparlerons inchallah…. ».
Assane Koné