L’atelier de renforcement des capacités des associations et organisations féminines sur le système d’alerte précoce, de réduction et de gestion des risques de catastrophes en genre du Projet de la Banque mondiale (BM) s’est ouvert, mercredi dans un hôtel de la place.
Il faut rappeler que les catastrophes naturelles affectent les deux sexes, notamment les jeunes filles et garçons. Et depuis quelques années, la communauté internationale s’est engagée à promouvoir l’égalité des genres et à encourager l’autonomisation des femmes dans le contexte de prévention des catastrophes naturelles. Le cadre d’action de Hyogo (Japon) pour 2005-2015, élaboré lors de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes, tenue en 2005 dans ce pays, reconnaît, pour la première fois, l’importance des rôles spécifiques joués par les femmes lors des catastrophes naturelles.
Plus récemment, les recommandations pour une prévention des catastrophes naturelles sensibles au genre ont été présentées à l’occasion de la troisième conférence mondiale des Nations unies sur la prévention des catastrophes. Elles ont été incorporées dans le cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes 2015-2030, adopté par les Etats-membres des Nations unies le 18 mars 2015.
Notre pays est particulièrement sensible et vulnérable au changement climatique, notamment une grande variabilité inter annuelle de la pluviométrie et une crise multidimensionnelle. Cette situation exacerbe les difficultés d’accès à des opportunités. Les inégalités contre certains groupes de personnes, notamment les femmes se sont renforcées. En adéquation avec les dispositions sur le plan mondial, le gouvernement a mis en place un dispositif de gestion des catastrophes, en créant la plate-forme de réduction des risques de catastrophes pour atténuer les effets sur les populations.
Il est donc impératif d’aller vers des processus de renforcement de capacités sur les risques climatiques et les mesures de prévention, plus centrées sur les femmes, pour répondre à leurs besoins et préoccupations spécifiques en matière de réduction des risques des catastrophes (RRC).
La rencontre organisée par la direction générale de la protection civile, en collaboration avec la Banque mondiale, réunit les regroupements de femmes de Kayes, Koulikoro et du district de Bamako. Elle vise à contribuer au renforcement des capacités des organisations féminines sur les risques climatiques et les mesures de prévention à travers les femmes leaders du pays, harmoniser leurs connaissances sur les concepts de changement climatique et de gestion des risques de catastrophe.
La représentante de la Banque mondiale, Mme Kouyaté Goundo Sissoko a rappelé que le projet des risques climatiques et système d’alerte précoce (CREWS) est une initiative développée par l’institution financière. Elle porte sur le renforcement des observations, de la surveillance et des prévisions axées sur les impacts dans le domaine hydrométéorologique, de l’amélioration du système d’alerte précoce. Cela est relatif à la sécurité alimentaire, à la mise en place de service d’alerte précoce en cas d’inondation et le développement des capacités d’intervention des services de protection civile, explique-t-elle.
La BM a mis en place le fonds d’affectation spéciale pour cette activité dans notre pays, au Burkina-Faso et au Niger. Son objectif est d’anticiper sur les catastrophes en investissant dans les services météorologiques et hydrauliques, a indiqué Mme Kouyaté. De nos jours, les questions de genre, a constaté l’inspecteur en chef à la direction générale de la protection civile, le colonel Djibril Tamboura, sont transversales et universelles. Ces thématiques nécessitent une attention particulière. Mais, les femmes et les jeunes ont une place prépondérante dans la réduction substantielle des pertes et dommages liés aux catastrophes.
Sidi Y. WAGUÉ
Source: L’Essor-Mali