Le gouvernement du Mali a exprimé depuis quelques semaines, sa volonté d’organiser, à partir du 7 juillet prochain, le premier tour des élections présidentielles. Au sein de la classe politique et de la société civile, l’on s’active par rapport à la faisabilité de ces élections imposées par l’ancien colonisateur français qui semble fouler au sol notre souveraineté et de nombreux paramètres clés.
C’est des Maliens médusés qui assistent avec impuissance à l’interdiction faite à notre vaillante armée d’aller combattre les djihadistes retranchés dans les grottes et collines de l’Adrar des Iforas, aux côtés de leurs compagnons d’armes français et tchadiens. Pourtant, de 1989 à 1991, ce sont nos soldats qui ont combattu avec bravoure les rebelles qui se trouvaient dans ces zones. Nous saluons de passage Minkoro Kané, Berdougou Koné , Feu Siaka Koné dont le fils se bat en ce moment au front et tant de valeureux soldats. Qui mieux que nos soldats connaissent le terrain ? En matière de combat, la connaissance du terrain compte beaucoup. La sous-estimation de nos unités combattantes est, à notre avis, une grave insulte à notre vaillante armée qui n’attend que le feu vert du libérateur français pour jouer sa partition dans les collines de Taïkareine, de Tegharghare.
Comme si cette sous-estimation de nos militaires ne suffisait pas, la France veut nous obliger à aller aux élections au mois de juillet. Beaucoup de Maliens ont salué l’entrée en guerre de la France aux côtés du Mali, sans réfléchir sur leurs attentes. Pour ce qui est de l’organisation d’élections crédibles, apaisées et transparentes, qu’on nous laisse la latitude de fixer de façon souveraine une date consensuelle et d’éviter à notre pays des conflits électoraux regrettables pour l’avenir. Le libérateur français doit laisser la latitude aux maliens de réfléchir au retour de la paix dans le nord du Mali et surtout au sort des populations vivants dans ces régions qui ne sont pas totalement libérées. Notre préoccupation du moment doit être, quand est-ce que Kidal sera libérée et comment ? Aucune pression ne doit amener nos autorités à se plier à la volonté des autorités françaises pour aller à des élections baclées. En cas de pépins, ce sont les Maliens qui payeront les pots cassés.
Peuple souverain, il appartient aux Maliennes et aux Maliens de plancher sur les tenants et les aboutissants d’une élection que les autorités françaises veulent nous imposer au mois de juillet. Ne dit-on pas que « qui veut aller loin, ménage sa monture ». Mettons- nous à l’abri de violents conflits post électoraux.
Tiémoko TRAORE