Pour l’élection présidentielle du 29 juillet prochain, le président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita, a officialisé son intention de briquer un second mandat après son élection à la magistrature suprême en 2013. Une déclaration de candidature faite à son domicile de Sébénikoro en Commune IV du district de Bamako le lundi 29 mai dernier et qui passe mal au sein de l’Union pour la République et la démocratie (URD), principal parti d’opposition, qui n’a pas manqué de réagir.
Compte tenu de ses récentes sorties médiatiques avec ses attaques à répétition à l’endroit de l’opposition, l’intention d’Ibrahim Boubacar Kéita de briquer un second mandat n’était qu’un secret de polichinelle. Sauf, qu’il n’y en avait bien dans le camp d’en face qui souhaitent voir le contraire et qui digèrent mal cette déclaration de candidature malgré tout faite quand même.
A en croire l’opposition qui dénonce la gestion du pays par le président sortant, IBK a manqué de flair et l’occasion de se faire applaudir avec cette intention de réélection.
» Gravissime manque de flair et de vision politique que cette déclaration de candidature incongrue du sortant », a déclaré Me Boubacar Karamoko Coulibaly, membre influent du parti de la Poignée de mains. L’ancien ministre des Sports dépeint le chef de l’Etat comme un homme désavoué par les Maliens de prévenir le principal concerné du danger à encourir.
« Au plus fort du soutien de la junte et de l’engouement massif des Maliens pour sa cause, il n’a pu malgré les tentatives désespérées de la transition de gagner au 1er tour en 2013 . Ce n’est donc pas maintenant qu’il est vomi et rejeté par la majorité des Maliens que cela pourrait se faire.Qu’il soit dès à présent acté qu’un passage en force ou toute tentative en ce sens ne sera jamais accepté par le peuple malien du pays réel. Que chacun dans son camp ainsi que les acteurs complaisants de l’ombre se le tiennent pour dit. Car la violence n’est le monopole de personne ni d’aucun clan ou groupe de personnes. En plus des crocs de bouchers, les machettes aussi pourraient être de sortie. Tout sauf un autre mandat par effraction car rien , absolument rien d’autre ne saurait justifier un tel postulat. À bon entendeur salut. »
Alassane Cissouma
Les Echos