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Présidentielle de 2018: Mara souffle le chaud et le froid

Conformément à ses textes statutaires, le Parti YELEMA (le changement) a organisé, hier dimanche, au CICB, sa troisième conférence nationale, un cadre d’échanges et de formation sur les rôles et responsabilités des nouveaux élus du parti (15 maires et 415 conseillers communaux). L’occasion était bonne pour mettre en exergue la vie du parti et la situation d’ensemble du pays.

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Placée sous le haut patronage de l’ancien Premier ministre Moussa MARA, président du parti YELEMA, la cérémonie d’ouverture a enregistré la forte présence des partis amis, notamment l’UM-RDA, ADP-Maliba, RPDM, CNAS-FH, URD, FARE, PACP, MPR, ADEMA, MODEC, CODEM, UDD, MPLUS-RAMAT, APR, Parti Synergie, ASMA-CFP ; l’Association des amis de Moussa MARA, l’Association des handicapées, une forte délégation de la diaspora malienne ; ainsi que les membres du CEC du YELEMA et plusieurs délégués venus de toutes les régions du pays.
Après les messages d’encouragement et de félicitation des partis amis, la parole est revenue au président du parti, Moussa MARA, qui à l’entame de ses propos, a fait observer une minute de silence en hommage aux victimes innocentes du crapuleux et barbare attentat de Gao.
Dans son discours à l’allure d’un véritable réquisitoire, l’ancien Premier ministre a fait un tour d’horizon sur la situation d’ensemble de notre pays.

Les inquiétudes sur l’évolution générale du monde
M MARA s’est dit inquiet du monde dans lequel nous évoluons aujourd’hui. « C’est un monde qui se fragmente, qui se barricade. Lentement, mais surement, nous tendons vers la fermeture des frontières, le repli sur soi ; je dirai le chacun pour soi ». Aussi, souligne-t-il, pour nous les pays démunis, cela est inquiétant et augure surtout des perspectives difficiles.
« Pour un pays comme le nôtre, cela est particulièrement alarmant, car dans de nombreux domaines, nous restons dépendants d’autres. Cependant, nous ne devons pas nous contenter de déplorer cette situation. Au contraire, cela doit nous inciter à regarder lucidement la situation, à analyser objectivement les perspectives et à nous engager dans le processus de renforcement des acquis et des avantages de notre pays. Ce qui passe d’abord par la correction de nos faiblesses et de nos handicaps », a-t-il déclaré.
Dans le même ordre d’idée, l’ancien Premier ministre n’a pas fait de la dentelle quant à ce qu’il appelle : « Ce qui nous affaiblit et nous handicape ».

La corruption
Sur cette récurrente question, le président du parti YELEMA est sans état d’âme. « Ce qui nous affaiblit et nous handicape, c’est d’abord la corruption, l’individualisme et la quête effrénée de l’argent, par tous et partout. L’argent est devenu le Dieu de notre société. Du policier en circulation au dirigeant le plus important, de l’enseignant au juge en passant par le secrétaire particulier, on est obnubilé par l’enrichissement et on n’hésite pas à marcher sur les principes, les lois, l’intérêt du service ou du pays pour s’en procurer. On n’a plus honte de voler, de mentir, de s’humilier pour avoir de l’argent ou avoir une position permettant d’en avoir ». Or, à son avis, tant qu’on ne pense qu’à son portefeuille ou à celui de sa famille, on ne peut penser au pays. Mieux, dira-t-il, « tant que chacun ne pense qu’à soi, il ne peut y avoir de pays ».

Rapports administration citoyen
Le deuxième mal qui nous affaiblit, selon Moussa Mara, et nous handicape est le rapport de mépris, de condescendance et d’abus de toute sorte entre les citoyens et l’administration.
« Dans un ministère comme à la gendarmerie, face à un médecin dans un CSCOM comme face à la justice, le Malien a l’impression que son administration qui doit le protéger et l’aider, l’oppresse et le spolie ». C’est là, des raisons de faible mobilisation des Maliens pour des causes publiques.

L’impunité
Le troisième problème qui nous affaiblit et nous handicape, note M MARA, est l’impunité. « Il faut faire, rien ne se passera », c’est la phrase habituelle que l’on entend partout dans notre pays.
« Le Malien est aujourd’hui persuadé que quels que soient les forfaits commis, même les plus graves, il n’y aura pas de sanction. Le soldat qui arrête un trafiquant et le croise quelques jours après ; le cadre qui vole des centaines de millions puis est promu à un poste plus élevé ; le maire qui vend le cimetière de sa commune sans incidence ou encore le simple chef de service ayant un train de vie d’un milliardaire au vu et au su de tout le monde ; les illustrations de l’impunité au Mali sont innombrables.

Le manque de leadership et de la gouvernance
Le quatrième et dernier point qui affaiblit et handicape les Maliens, selon M MARA, est la qualité du leadership et de la gouvernance dans notre pays.
« Il n’y a pas d’issue pour un avion, dont le pilote ignore la destination de son vol. Il faut se plaindre de ce pilote, il faut prier pour cet avion et ses passagers.

Soutien du YELEMA au Président IBK
Sur le plan politique, rappelle son président, YELEMA inscrit son action au sien de la Majorité présidentielle et soutient fermement le Président IBK, dont il souhaite le plus ardemment le succès du mandat au service des Maliens.
«Notre soutien au Président, en cohérence avec notre engagement de l’accompagner lors du second tour de l’élection présidentielle de 2013, est sans contrepartie en termes de postes ou d’avantages. Nous lui demandons de travailler à sortir notre pays des difficultés. Et dans cette perspective, nous ne cesserons jamais de dire la vérité qui est une vertu cardinale de notre engagement politique. On dit en bambara que si ton ami ne te dit pas la vérité, payes ton ennemi pour qu’il le fasse. Nous ne voulons pas que le Président IBK paie ses ennemis pour lui dire la vérité ; en tant qu’amis, nous nous en chargeons nous-mêmes».

Résultats honorables aux communales
Moussa MARA s’est réjoui des résultats honorables du parti YELEMA qui participait, en novembre dernier, à ses premières élections locales avec 15 maires, dont la ville de Mopti et la Commune IV du District de Bamako et 415 conseillers communaux, repartis dans tous les cercles où il y a eu des élections.
Ces résultats sont certes honorables, mais le parti les prenne comme un encouragement à poursuivre les efforts d’implantations du parti en vue des échéances futures.

La situation du Nord
Selon Moussa MARA, en regardant froidement la situation, l’État malien est actuellement moins présent sur le territoire qu’au début de 2012.
À son avis, nous devons presser les pas vers la mise en œuvre de l’accord de paix en ayant comme point de mire la présence effective et sécurisée de l’administration, à travers tout le pays. Pour lui, l’action la plus urgente à conduire est le déploiement des forces de sécurité, l’administration du territoire, la justice, les services sociaux de base dans les zones désertées. Cela doit être un objectif cardinal au titre de l’année 2017.
«Sans cela, il n’est pas envisageable d’organiser les élections régionales et locales partout sur le territoire. Sans cela, les élections générales de 2018 seront-elles aussi menacées», a-t-il souligné.
Dans un autre registre, le président du YELEMA s’est réjoui et a félicité le gouvernement et ceux qui ont œuvré pour la réussite du Sommet Afrique France qui honore notre pays.
Par ailleurs, Moussa MARA a profité de l’occasion pour présenter de façon voilée les prémices de son projet de société, celui d’une remise à plat de certaines idées reçues dans le but de réorganiser profondément l’Etat à partir de certaines valeurs et d’état d’esprit novateur. Il parle de la refondation de l’Etat qui, de son point de vue, doit se faire autour des collectivités locales, des communautés, des citoyens et de la prise en compte de leurs aspirations.
Cette 3e conférence nationale du YELEMA est consacrée à la formation des nouveaux élus du parti, à travers des modules sur les valeurs de YELEMA ainsi que sur toutes les actions et obligations que chaque élu doit mettre en œuvre sur le terrain.

Par Sékou CAMARA

 

Source: info-matin

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