Parmi les candidats qui se sont déclarés, il fait partie de ceux qui ne traînent pas des vieilles casseroles derrière eux. Mais ce qui est certain, c’est que son parti seul, le Rassemblement Pour le Développement du Mali (RPDM), ne pourra pas lui offrir le fauteuil présidentiel.
L’homme de la NASA demeure ‘’clean’’. Sa crédibilité, son intégrité et sa franchise aux vieux des Maliens n’est plus à discuter. Cela, grâce à son exploit en 2012 en qualité de Premier ministre de la transition. Ces qualités redoutables font de lui, un gros outsider à l’élection présidentielle du 29 juillet prochain. Mais pour concrétiser cet avantage, Cheick Modibo Diarra doit forcément arrêter de jouer à l’américain et accepter de financier ses campagnes.
La réalité politique au Mali fait de sorte que seuls les candidats qui acceptent de distribuer les billets de banque, gagnent. C’est pour quoi, il est clair que le soutien de Moussa Mara du parti Yelema ; de Konimba Sidibé du MODEC ainsi que d’autres partis et mouvements ne feront tâche d’huile que lorsque Cheick Modibo Diarra lui-même accepte de mettre la main dans sa poche. L’échéance de 2013 lui aurait servi d’une belles leçon. Malgré les acrobaties, l’ancien Premier ministre de plein pouvoir n’avait pu réaliser qu’un taux de 1% des suffrages exprimés.
A Bamako comme dans la majeure partie de la Diaspora, la popularité de l’homme n’a aucune ambiguïté. Quant à l’intérieur du pays, beaucoup restent à faire. Le RPDM ainsi que les partis alliés ont du pain sur la planche. Car, le niveau d’implantation du Yelema, du MODEC aussi bien que du RPDM et autres mouvements et partis alliés demeure faible et ne peut pas garantir une belle victoire au candidat, Cheick Modibo Diarra. Toutefois, sa chance pourra se jouer sur sa popularité, sur la force de ses arguments tirés d’un bon programme de société et un peu sur la force des partis et mouvements alliés. Quant à son propre parti, le RPDM, il ne peut que jouer le rôle de chef d’orchestre sans être en mesure d’imposer ses lois.
Du coup l’élection de Dr. Cheick Modibo Diarra comme président de la République ne peut être certaine qu’avec le scénario du Président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita, lors de l’élection présidentielle de 2013. Il s’agit, au-delà de la force des arguments et d’un bon programme de société, de mobiliser le maximum des mouvements et partis politiques et d’accepter de financer à hauteur de souhait l’ensemble des activités des campagnes électorales.
Mais, il faut encore rappeler qu’en matière d’élection, rien n’est joué à l’avant et que les équations tombent souvent très difficilement.
Ousmane BALLO
Source: Le Challenger