Le décès brutal de Soumaïla Cissé a été un coup fatal pour l’Union pour la République et la démocratie (URD). L’espoir de nombreux militants, quant à l’avenir de leur parti, s’est effrité et le choc a été dur pour les militants et au-delà même du parti. Après la période de deuil, la formation de la poignée de main commence à se remettre sur les deux pieds. Aujourd’hui, même si la maison est gardée par l’ancien ministre, le vieux Salikou Sanogo, force est de reconnaître que les militants sont à la recherche d’un homme providentiel sur le plan social, financier et humain à l’image de Soumaïla Cissé pour redonner vie à leur formation politique et partir à l’assaut de Koulouba en 2022.
Il nous revient que pour permettre au parti de la Poignée de main de se relever après cette dure épreuve, quatre commissions ont été mises sur place par le bureau exécutif national. Il s’agit des commissions réforme, vie du parti, finances, stratégie et positionnement. Lueur d’espoir car même après la mort de Soumaïla Cissé, le parti continue d’enregistrer des adhésions dans des localités comme Ténenkou, avec des élus en communes III et VI.
Ce n’est pas tout : deux gros calibres qui pourront être considérés comme des financiers du parti dans les jours à venir ont pris désormais leur carte de militant. Il s’agit de l’ex-ministre et candidat à la dernière élection présidentielle, Mamadou Igor Diarra et le dernier, en date, s’appelle Diadié dit Amadou Sankaré, qui préside désormais aux destinées de la section de Niafunké, en lieu et place de Soumaïla Cissé. “A l’URD, selon nos statuts et règlements intérieurs, il n’y a pas de nouveau ou ancien militant, une fois au parti vous avez les mêmes droits que ceux qui militent depuis 2003. C’est notre force”, assène un cadre bon teint. Selon lui, même s’ils sont toujours affectés par la mort de Soumaïla Cissé, leur formation politique commence à se relever de ce choc pour positionner un candidat dans le starting-block pour la présidentielle de 2022.
“Pour nous, gagner ces élections, c’est honorer la mémoire du président et nous le ferons si nous parvenons à avoir un candidat charismatique, rassembleur”, nous confie un autre cadre du parti et cet oiseau rare serait l’ancien ministre et ex-candidat à l’élection présidentielle de 2018, Mamadou Igor Diarra.
Immense carnet d’adresses
A 55 ans, proche ami du défunt Soumaïla Cissé, “Igor” pourrait être un sérieux atout pour le parti de la Poignée de main au moment d’aller à l’assaut de Koulouba. Cadre de banque, deux fois ministre sous ATT et IBK, il pourra redorer non seulement l’image du parti à l’interne, mais aussi à l’international.
Inutile de rappeler que de par sa fonction actuelle de patron de la BOA en Afrique de l’Ouest, il peut ouvrir les portes de beaucoup de palais présidentiels dans la sous-région ou d’institutions financières au bénéfice du parti. Un détail à ne pas négliger dans le contexte malien surtout quand on sait que le nerf de la guerre dans une élection présidentielle, c’est le financement de la campagne. Et c’est le regretté Soumaïla Cissé qui tenait en grande partie les charges du parti. Un autre avantage pour le prochain candidat de l’URD, il aura en face de lui, pour le scrutin présidentiel, les traditionnels poids lourds de la scène politique : le RPM déjà affaibli par le coup d’Etat et l’Adéma/PASJ ayant toujours soutenu le parti des Tisserands. Selon des analystes politiques, le parti de l’Abeille aura du mal à se dissocier de la gestion de l’ancien régime IBK contesté durant plusieurs mois dans la rue et évincé par un putsch.
Une chose est sûre : si l’URD parvient à unir les rangs derrière un candidat de la trempe de Mamadou Igor Diarra, il est évident qu’elle pourra gagner la prochaine élection présidentielle en roue libre.
Kassoum Théra
Source: Aujourd’hui-Mali