Le week-end dernier a constitué pour les états-majors du parti Yéléma et du Nouveau Pôle Politique de la Gauche Républicaine, un tournant décisif dans la course à la présidentielle de juillet prochain. Si Moussa Mara a officiellement annoncé sa candidature à la faveur d’une déclaration rendue publique, hier dimanche, Modibo Sidibé, quant à lui, se retrouve en passe de s’aligner pour la course ; ce, pour s’être élu Président du Directoire du Nouveau Pôle Politique de la Gauche Républicaine et Démocratique (NPP).
En effet, à l’issue de la première Assemblée Générale ordinaire du groupe de partis politiques et d’associations unis sous la bannière du NPP ; laquelle assemblée s’est tenue à la Maison des aînés le Samedi 7 Avril 2018, le président des FARE An Ka Wuli a succédé au Président de l’Union pour la Paix et la Démocratie (UPD), Amadou Tièman Sangaré. Modibo Sidibé prend ainsi les commandes de cette nouvelle famille politique et se retrouve désormais en pôle position de lui défendre les couleurs à l’occasion de la compétition qui s’annonce. Pour qui connaît l’ossature de ce NPP et les ambitions de l’ancien Premier Ministre qui a déjà brigué la magistrature suprême lors de la présidentielle de 2013, il est presque évident que Modibo Sidibé est en train de déblayer du terrain pour son 2e positionnement. L’annonce officielle de sa candidature dans les jours à venir ne serait, donc, pas une surprise tout comme cela n’a d’ailleurs pas été le cas avec celle de Moussa Mara.
Celui-ci a éclipsé, hier dimanche, les quelques doutes qui persistaient dans certains esprits au sujet de son alignement, le deuxième à lui aussi sur la ligne de départ après son expérience malheureuse de 2013. «En ce jour du 8 avril 2018, je déclare ma candidature à l’élection présidentielle de 2018 et m’engage à déployer toute mon énergie pour restaurer la confiance entre nous, indispensable au rassemblement et à l’unité nationale. Le Mali a besoin de nous TOUS », a laissé entendre Moussa Mara dans ce qu’il appelle par sa déclaration de candidature. S’il a justifié l’annonce officielle de sa candidature par sa proximité d’avec les populations qui lui a permis de mieux comprendre le Mali, le désormais porte-flambeau du parti Yéléma est aussi rentré de pleins pieds dans la période des précampagnes électorales. «Ces dernières années, j’ai parcouru 40 cercles, plus de 200 communes que compte notre pays et 50 pays en dehors du Mali pour aller à la rencontre des Maliens là où ils vivent. Cela m’a permis de mesurer pleinement les défis, les réalités et les difficultés auxquels sont confrontées nos populations, mais aussi les énormes potentialités de notre pays. À leur contact, j’ai mieux compris le Mali ! », a-t-il martelé dans sa déclaration avant de signifier qu’en tant que candidat il serait leader sur des sujets qui lui sont chers et pour lesquels il a, toute sa vie, livré un combat acharné. «Ce sont des convictions que j’ai fermement défendues en tant qu’acteur du secteur privé, membre de la société civile, Maire de la Commune IV de Bamako, Ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, Premier Ministre et en tant que simple Malien soucieux de son avenir », peut-on lire dans la déclaration officialisant sa candidature. Dans ce document, l’ancien PM, successeur d’Oumar Tatam Ly, s’est également adressé à son éventuel électorat sur les grands axes de sa campagne. Il s’agit, selon lui, de la «Lutte contre la corruption des élites », de la « Décentralisation » et de l’« Augmentation des revenus des plus défavorisés ».
« Les problèmes du Mali ne sont pas une fatalité et peuvent être résolus compte tenu de nombreux talents disponibles et qui croient en l’avenir de notre pays. Nous devons nous rassembler autour d’un projet commun et démanteler la politique qui nous divise depuis l’Indépendance et qui consacre la victoire des uns sur l’humiliation des autres», a lancé l’ancien Maire de la Commune VI du District de Bamako.
Katito WADADA : LE COMBAT
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