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Préserver le cessez-le-feu à tout prix

Incident malheureux lié à un malentendu, volonté de faire cesser l’exploitation  clandestine, donc illégale, d’un site d’orpaillage ou provocation ? Les violents accrochages survenus, au milieu de la semaine dernière, entre une patrouille des FAMa et un poste tenu par des groupes armés signataires de l’Accord du 15 juin 2015, dans une localité de la région de Gao, ont montré, une fois de plus, que la paix et la réconciliation auxquelles cet acte est censé ouvrir la voie,  ne tiennent qu’à un fil. En effet, les groupes armés concernés, qui disent avoir subi « d’importants dégâts matériels » au cours de ces affrontements dont ils rejettent la responsabilité sur l’armée, les assimilent à  » des coups d’essais armés  » pouvant mettre en péril l’accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014.

 

Cette nouvelle menace vient jeter de l’ombre sur le faible espoir suscité par les annonces issues de la deuxième réunion de niveau décisionnel d’août dernier, relatives à l’accélération de la mise en œuvre de dispositions clé de l’Accord dit d’Alger. Notamment l’intégration de 26 000 ex-combattants dans les forces armées et de sécurité sur une période de deux ans (2022-2024), la création d’une commission ad-hoc en charge  » de formuler des propositions concrètes et réalistes sur la situation des cadres des Mouvements signataires  y compris en relation avec la chaîne de commandement « ; la prise en compte de « certains aspects pertinents de l’Accord dont la mise en œuvre participe de l’entreprise de refondation de l’Etat « ; le lancement urgent de « 16 projets de développement jugés prioritaires » pour les régions du nord;  » la nécessité d’un  fonctionnement effectif et régulier du Comité de Suivi de l’Accord « . Lequel ne s’est pas réuni en session ordinaire depuis Octobre 2021. Comme si la République n’avait cure du maintien et de la consolidation de la paix.

Le danger d’une rupture du cessez-le-feu constituant,  à ce jour, le principal gain à l’actif de l’Accord dit d’Alger pointe, au surplus, dans un contexte où l’isolement diplomatique du Mali n’a jamais  été aussi stressant. Conséquence de ce qu’il est convenu d’appeler  » l’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés à Bamako pour mercenariat  » les relations avec la Côte d’Ivoire ont empiré et, dans la foulée, celles avec le Niger, la CEDEAO, la France, l’Organisation des Nations Unies. Elles étaient déjà bien mauvaises avec ces entités depuis  » le coup d’Etat dans le coup d’Etat du 21 mai 2021 » qui a mis le Mali au ban de la majeure partie de la communauté internationale.

Il est évident que, dans cette situation de marginalisation diplomatique aggravée par sa double suspension persistante des instances de la CEDEAO et de l’Union Africaine (UA) le Mali serait réduit à compter ses amis si d’aventure le cessez-le-feu venait à rompre et dériver à une reprise des hostilités avec l’ancienne rébellion dans les régions du nord. Surtout qu’en plus son nouvel allié stratégique, la Russie, semble perdre irrésistiblement du terrain dans son « opération militaire spéciale  » en Ukraine au point de vouloir recourir à l’utilisation de l’arme nucléaire qui serait une calamité pour la terre entière.

Aussi urge-t-il de préserver ce précieux acquis à tout prix.

Saouti HAIDARA

Source : l’Indépendant

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