Les ministres européens des Finances ont adopté mardi 5 décembre une liste noire de dix-sept pays considérés comme des paradis fiscaux. Un geste attendu après les révélations, dès 2015, de scandales en série, Luxleaks, Panama et Paradise papers. Sur cette liste figurent deux pays africains, ce qui en soi est plutôt bon signe : la Tunisie et la Namibie. Qu’est-ce qui a conduit les autorités européennes à les épingler ?
La Tunisie paye sa politique d’offshoring, c’est-à-dire les facilités fiscales accordées aux entreprises étrangères qui s’implantent sur son sol. Une partie de ces entreprises abusent du système. Elles exportent vers l’Union européenne la totalité de leur production et profitent d’un taux d’imposition extrêmement bas, ce qui est considéré par les Européens comme une possibilité offerte à ces multinationales d’échapper à l’impôt dans leur pays d’origine. Ce qu’a fait, par exemple, pendant des années la société Apple en Irlande.
Tunis, qui a eu dix mois pour répondre aux questions de l’Union européenne n’est pas allé assez vite et a présenté trop tard ses correctifs. La Namibie, elle aussi, a répondu trop tardivement. Bruxelles attendait d’elle une application des règles de l’OCDE en matière de transparence bancaire. Les autorités namibiennes jurent qu’il s’agit d’un simple problème de communication. Ces deux pays pourraient être retirés de la liste noire une fois que l’Union européenne aura vérifié les mesures correctrices.
Le commissaire européen Pierre Moscovici s’est d’ailleurs exprimé en ce sens à propos de la Tunisie, qui selon lui bénéficie toujours du soutien européen. Mais en attendant, ni Tunis ni Windoek ne peuvent recevoir de fonds venus des institutions européennes.
RFI