Pour contribuer à la formation et à l’emploi des jeunes dans le cadre de l’amélioration des productions animales au Mali et dans le souci d’améliorer les conditions de vie des éleveurs de notre pays, tout en réduisant le chômage, l’Agence Nationale pour l’Emploi (ANPE) a remis neuf kits d’insémination artificielle au Centre National de l’Insémination Artificielle Animale (CNIA). La cérémonie très modeste mais pleine de signification a eu pour cadre les locaux de la direction générale de l’ANPE. C’était le vendredi dernier.
La cérémonie de remise de kits a été présidée par le directeur général de l’ANPE, Nock Ag Ibrahim il avait à ses côtés son homologue du CNIA, Amadou Aboubacar Clissé. Avant la remise symbole des kits, le directeur général de l’ANPE a tenu à rappeler que la présente cérémonie fait suite à une identité de vue entre l’ANPE et le CNIA dans le cadre de la mise en œuvre des actions d’accroissement de la production dans la filière bétail-viande.
Selon lui, les kits d’insémination artificielle ont été acquis par l’ANPE dans le cadre d’un programme de formation-insertion des demandeurs d’emploi ayant exprimé le besoin d’insertion dans la filière de l’élevage. Lancé en 2009, a-t-il rappelé, ce programme a été financé par l’ANPE et exécuté par le Centre d’Insémination Artificielle et de Transplantation Embryonnaire (CIATE) dont le professionnalisme et la rigueur ont permis de former cinquante demandeurs d’emploi en trois contingents successifs. C’est dans la même veine que l’ANPE a décidé d’entreprendre le volet insertion de ce programme de formation-insertion en achetant, à hauteur de près de 14 millions, les présents kits à travers le CIATE qui devait conclure un contrat d’auto emploi avec les demandeurs d’emploi formés, soit individuellement ou à partir des GIE et des coopératives constitués à cet effet.
« Je demeure convaincu qu’ils contribueront au renforcement des capacités opérationnelles des acteurs du programme marocain d’insémination artificielle, programme actuellement dans votre portefeuille et qui sera, j’en suis sûr, un gage de pérennisation de nos actions conjointes. », a-t-il conclu.
Pour sa part, le directeur général du CNIA, Amadou Aboubacar Clissé, après avoir soutenu qu’aucun pays ne peut développer son élevage laitier sans l’adoption de la technique de l’insémination artificielle, a ajouté que ce geste de l’ANPE s’inscrit dans le cadre de l’appui au développement de l’élevage au Mali.
La nécessité de l’insémination artificielle
Le Mali, à titre de rappel, est un pays à vocation agro-pastorale qui a d’énormes potentialités en matière d’élevage. L’élevage représente le 3ème produit d’exportation, le sous-secteur de l’élevage, ramené au PIB agricole, représente 44% et 10% du PIB national. Le cheptel malien est l’un des plus importants de la sous-région avec plus de 10 millions de bovins, 32 millions d’ovins caprins et près d’un million de camelins. Malgré tout le potentiel, l’élevage au Mali reste peu productif, car le système de production animale est en majorité de type traditionnel et extensif. D’où la nécessité d’aller à l’intensification comme mode de production. Cette intensification de la production animale passe obligatoirement par l’amélioration génétique des races locales dont l’une des solutions est justement la pratique de l’insémination artificielle avec l’utilisation des semences de race améliorées.
Pour le directeur général du CNIA, Amadou Aboubacar Clissé, le développement de l’insémination artificielle (IA) au Mali permettra d’améliorer le rendement laitier et boucher des vaches à travers le croisement avec les races exotiques, toute chose qui pourrait contribuer à augmenter le disponible en lait et en viande dans les élevages et aussi à réduire les importations de lait et de produits laitiers dans notre pays. C’est dans cette optique, d’ailleurs, à en croire le directeur général du CNIA, que le centre fut créé en avril 2014 avec pour objectif entre autres : rendre les services de l’insémination accessibles au plus grand nombre d’éleveurs ; organiser les éleveurs autour du programme d’amélioration génétique de produits (lait et viande) et de conservation des races autochtones ; améliorer la production laitière des vaches par la sélection et le croisement.
« Le don par l’ANPE de ces neuf kits d’insémination contribuera sans nul doute à renforcer l’opérationnalisation de nos agents inséminateurs sur le terrain et à augmenter la couverture des bassins laitiers identifiés par la stratégie de développement et de valorisation de la production laitière au Mali, adoptée par le gouvernement en 2009. », a-t-il souligné et de promettre que : « Je vous donne l’assurance que les inséminateurs, qui seront encore recrutés cette année, feront bon usage de ces matériels indispensables pour la profession d’inséminateur. »
A titre de rappel, l’insémination artificielle a des avantages certains tels que : la diffusion rapide dans le temps et dans l’espace du progrès génétique par « voie mâle » ; l’amélioration de la productivité du troupeau (lait et viande) à travers l’exécution rapide des programmes d’amélioration génétique ; l’exécution facile des programmes de croisement des races locales avec les races étrangères selon le profil de production de chaque zone…
Seydou Traoré
Source : L’Humanité