Dans un communiqué publié le 04 septembre 2018, le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) s’est prononcé sur la convocation du collège électoral des élections législatives du 28 octobre pour le premier tour et 18 novembre 2018 pour le second sur toute l’étendue du territoire national. Il demande le report de ces élections afin de prendre en charge la représentation des Maliens de l’étranger comme députés.
Dans son communiqué, après avoir rappelé la convocation du collège électoral des élections législatives le 28 octobre pour le premier tour et le 18 novembre 2018 pour le second sur toute l’étendue du territoire national par le conseil des ministres du 28 août, le CSDM de Chérif Mohamed Haïdara déplore que le chronogramme ne prenne pas en compte la représentation à l’Assemblée nationale des Maliens établis à l’extérieur.
Selon le CSDM, une proposition 10% de l’effectif des députés a été réservé aux Maliens de la diaspora depuis 1991 par les inspirateurs de la loi fondamentale (Constitution). Mais, regrette-t-il, depuis cette date, cette proposition n’est respectée par aucun régime.
Connu pour son combat pour les Maliens de la Diaspora, le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) estime qu’en tant que partie de la population du Mali établie à extérieur, la diaspora ne peut et ne doit échapper à la souveraineté nationale de son pays.
Aux dires de Cherif Mohamed Haidara et de ses camarades, avec leur contribution au développement économique et social estimée à 14,5% du PIB national, les Maliens vivant à l’étranger peuvent, de par leurs expériences acquises en matière politique, être un facteur de consolidation de la démocratie dans leur pays d’origine.
A en croire les membres du CSDM, ils ont rencontré les institutions maliennes en rapport avec le sujet dont la commission des affaires étrangères, la commission lois de l’Assemblée nationale, le Médiateur de la République… « Tous ont estimé recevable notre demande de faire élire des Maliens issus de la diaspora à l’Assemblée nationale. Cette unanimité de vision a permis que notre préoccupation figure dans la loi qui a rendu possible le projet de la révision constitutionnelle avortée », écrivent-ils dans le communiqué avant d’ajouter : « Nous, responsables de la diaspora malienne, membres du CSDM, regrettons qu’il soit envisagé l’élection législative prochaine sans prendre en compte plus de 4 millions de Maliens établis à l’extérieur ».
Pour le CSDM, il est inadmissible que les Maliens de la diaspora ne soient pas représentés à l’Assemblée nationale jusqu’à présent, alors que les inspirateurs de la constitution l’avaient prévu. « En raison de l’absence de volonté politique des gouvernements successifs, nous responsables du CSDM, avons décidé de réagir à cette négligence, de la manière la plus appropriée, au niveau de toute la diaspora, en partageant son indignation et exiger des autorités gouvernementales la prise en compte immédiate de cette préoccupation qui ne peut plus attendre », lit-on dans le communiqué.
Le Conseil supérieur des Maliens de la Diaspora estime que la place de la diaspora dans les institutions du Mali est primordiale. Cette question, selon le CSDM, doit être posée au plus haut niveau du débat politique et recevoir la réponse qu’exige la confrontation des différentes situations aux principes démocratiques et aux dispositifs juridiques, comme en atteste la participation politique des expatriés : un droit fondamental internationalement reconnu !
« C’est pourquoi, nous demandons très solennellement au gouvernement de la République du Mali et à l’ensemble des partenaires institutionnels, d’user de toutes leurs influences, afin de parvenir à un report pur et simple des prochaines élections législatives annoncées, afin de prendre en charge la représentation des Maliens de l’étranger comme députés », sollicitent M. Haidara et ses homologues.
Par ailleurs, ils invitent les autorités à prendre l’exemple sur certains pays voisins et faire représenter les Maliens de la diaspora à l’Assemblée nationale. A en croire le communiqué, l’effectivité d’une telle démarche donnant lieu au report que demande le CSDM, peut se situer dans un délai relativement long, compris entre un an et un an et demi.
Boureima Guindo
Source: Le Pays