Suite aux tensions survenues dans le nord du Mali, notamment dans la région de Tombouctou et qui avaient gravement fragilisé la cohésion entre les habitants de cette partie du territoire, une rencontre intercommunautaire s’est tenue les 29, 30 et 31 août dernier dans la cité des 333 Saints. Son objectif était de briser le mur de méfiance entre les populations de cette région. A l’issue de cette rencontre, une série de mesures, dont la mise en place d’une Alliance des fractions Oulad Oumrane, a été adoptée. Ce, afin d’aider l’Etat à rétablir la paix et la sécurité.
Aujourd’hui, il n’est un secret pour personne que la restauration de la paix dans le pays passe également par des solutions locales impliquant les populations à la base. C’est ce qui est notamment décliné dans la lettre et l’esprit de l’accord de paix. Ainsi, la réconciliation entre les différentes communautés ébranlées par la recrudescence des violences devient un préalable à la paix au Mali. C’est donc ce qui a motivé la tenue de cette rencontre intercommunautaires au cours de laquelle ont pris part les leaders, chefs de fractions et notables de la communauté Oulad Omrane.
Notons que les initiatives proposées visent à trouver des solutions allant dans le sens de la construction de la paix. C’est dans ce cadre que de nombreux sujets comme la mise en œuvre de l’accord de paix, la recrudescence de la violence armée, les braquages sur les civiles avec son corollaire de soustraction de biens de toutes sortes et mort d’hommes, ont été abordés pour réparer les préjudices. Les participants ont insisté sur la nécessité de multiplier ce genre d’initiatives afin de restaurer la confiance entre les différentes communautés et ainsi favoriser le retour dans la quiétude des réfugiés et des déplacés.
Rappelant leur ferme attachement à la République du Mali et à ses principes clés tels que sa souveraineté, son intégrité et l’unité de son territoire, la forme républicaine et laïque de l’Etat, ils ont convenu d’une série de mesures. Parmi celles-ci figure la création de l’Alliance des Fractions Oulad Oumrane et Lemhafiz composée de Oulad Oumrane I, Oulad Oumrane V, Ahel Haddi, Oulad Oumrane VI, Ahel Elhadj Ahmeida, Ahel Abdalla Ouest, Lemhafiz, Nibkit-El-Ilk. Par ailleurs, il a également été décidé de la tenue d’une grande rencontre intercommunautaire à Nibkit-El-Ilk, localité située à une vingtaine de kilomètres sur l’axe Goundam – Tombouctou, du 1er au 3 octobre prochain. A celle-ci s’ajoute la mise en place d’un bureau de coordination de 20 membres présidé par Maddad Ould Labatt, un chef de fraction. Parmi les actions à mener, les participants à cette rencontre intercommunautaire se sont engagés à apporter un soutien sans faille aux autorités locales et nationales dans la recherche de la paix par le dialogue et la concertation. Tout en réaffirmant leur entière adhésion à l’accord de paix, ils ont promis de dénoncer toute violation de ses clauses.
Il faut souligner que ces assises visent à créer un cadre d’échanges et de dialogue entre les différentes communautés en vue de ramener la paix et la sécurité ainsi que de renforcer la confiance et la coexistence pacifique. Il faut reconnaitre que de plus en plus, ces initiatives se multiplient et semblent être le seul rempart pour mettre fin aux tensions communautaires. Cependant, elles bénéficient rarement d’un accompagnement de l’Etat qui semble accorder plus de crédits aux groupes armés qu’aux aspirations réelles des populations qui ne demandent qu’à vivre en paix et dans l’entente.
Massiré Diop
Source: L’Indépendant