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POUR ADAM : Par S. EL. KOUNTA

il vous est sans doute arrivé de rencontrer des personnes brillantes ! un père ! une mère! un oncle ! et sans aucun doute un camarade ou un Maitre  aussi savant que l’on se demande d’où leur vient tant d’érudition, tant d’à propos, enrobés le plus souvent  dans une modestie et une générosité des origines .

 

Il vous est arrivé à tous, fouillez donc dans vos mémoires, sanctuaire fidèle et inusable, de rencontrer un premier de la classe, premier en tout même , et c’e n’est pas l’offrande de la cerise du gâteau, même donc en dessin, musique, sport et  danse ( mais dans ces deux derniers cas, celui que nous célébrons, partant toujours de ce grand éclat de rire franc de nègre et  dans cette auto dérision dont il avait la sensibilité , laissait entendre que son show il le livrerait assis. Vous comprendrez !

Il n’empêche!

Il vous a certainement été donné de pratiquer un collègue, un collaborateur aussi pointu que humble, qui n’était avare ni de conseils ni de coup de main pour vous faire briller,  vous et votre rendu.

Si tel est le cas , alors vous avez rencontré ADAM. Tout simplement ADAM

Celui là qui ne s’embarrasse ni de titres ni de glorioles. Ce Adam là qui vaut bien un détour.

Il était cette fusion, ce savant dosage du sociologue, de l’anthropologue , du botaniste, du nutritionniste,  du médecin mais aussi du journaliste, du chercheur, de l’analyste, du politologue, d’homme de terrain mais aussi ce poète penseur, ce mélomane  et cette profonde appropriation des saintes écritures

Voila qui résume ,seulement, une partie infime de ce que fut notre ami et compagnon de route, ce qui résume juste la première lettre du nom premier de la création et  d’ un prénom sacré  de la grande race. Le reste sera à jamais enfoui dans les limbes indicibles de notre subconscient, tel un legs, tel un viatique.

Chasseur de vérité, trappeur de courage, ainé des fils qui tinrent l’oriflamme et le tison aiguillon du progrès . Le progrès de cette nation vôtre , au delà de l’avenir de l’homme.

Voila donc” au bout de ce petit matin” des entrailles  du Djoliba enflammé, le tourment désincarné de paroles balsamiques,  les paroles dues à celui qui désarmais ancêtre devenu  et qui de son lointain olympe sourit au soleil de cette mi-nuit s’abimant dans les moindres flaques du Toro et du Diafarabé.

voici donc ce Cri Pendulaire suspendu à la besace du berger, en bandoulières des azalai , bauge trépident du Dogono cousin.

Et le pendule , dans un  balancement terminal sanglotera jusqu’à que s’étiole et s’évanouisse la géhenne du nord et du centre , jusqu’à ce que se réveille et se révèle à la vie Bouazizi. Jusqu’à ce s’éclaire et illumine toutes les lumières et l’éclat des ors de l’hippopotame royale. Mali sadio.

 

La poésie dans le désarroi du monde par Adam Thiam.

L’Afrique est possible !

la poésie au xxi siècle? les économètres plongés dans leurs calculs de profitabilité la zappent sans état d’âme. Comme les enfants du village planétaire dont les cameras fouillent tous les sanctuaires et déposent dans les foyers les plus beaux des poèmes: la blanche majesté de l’arctique, les allées ombreuses des forets tropicales, l’ocre ondulation des chamelles sur les mers de sable.

Et puis à coté de l’artillerie lourde du SLAM et du RAP, même les mots de feu de coups de pilon ont l’air quelque peu ringard. qu’il s’agisse du rap ou du SLAM, formes neuves  de nausée, nous sommes pourtant toujours en poésie. Laquelle reste l’expression graphique ou criée de l’ampleur de nos désarrois  ou de nos quêtes de caresse. surtout en ces temps d’humanités fondues, de murs surélèves et de pont coupés .

En quelque sorte , un besoin d’Afrique plus évident aujourd’hui que jamais, malgré les dérives connues  du continent premier . La tragédie Rwanda, les horreurs  du Libéria et de la Sierra Leone, les crimes du Darfour , les charniers de la Cote d’Ivoire, le bâillon au lieu des libertés : tout ça est vrai et l’Afrique ne peut pas faire semblant. Mais elle a sur d’autres la supériorité de savoir donner plus de temps à l’homme . En énumérant justement ses sanglots , la poésie cherche surtout à prendre ses distances avec l’auto faillite . Ici, elle appelle clairement à investir dans le “capital syrte”. Peut être pas dans le dire le plus clair et le plus direct possible, mais telle est l’ambition, le contrat entre le poète et ses mots . Au commencement une envie irrépressible de dire mais à l’arrivée, la compagnie de la faune et des fauve connus: une larme, son origine et son parcours, un sourire, sa formation et ses richesses, la défaite à venger de l’innocence, l’orgasme toujours provisoire du bourreau. Et pour finir , un rêve têtu de prophète qui, sans fournir les preuves de ce qu’il avance , prédit le banquet. Pour tous et dans pas longtemps.

Bamako le 11 juin 2011

CRI PENDULAIRE

Ce poème d’un souffle est issu d’une longue gestation qui connut l’hésitation et le doute, s’il est publié aujourd’hui, c’est pour rendre hommage à cette jeunesse, Bouazizi en tète, qui s’est levée. Et nous l’espérons pour ne plus se coucher. L’Afrique est possible et c’était cela le message au départ que croise ici le souffle fertilisant du jasmin.

SourceLe républicain mali

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