Les responsables du Cadre d’échange des partis politiques et regroupements de partis politiques pour une transition réussie étaient face à la presse, le samedi 19 mars 2022, au Centre Djoliba de Bamako pour parler de la situation sociopolitique du Mali. Au cours de cette conférence de presse, le Cadre a exigé la mise en place, à compter du 25 mars 2022, d’une nouvelle Transition avec la mise en place d’un nouveau Conseil National de Transition (CNT) et d’un nouveau Gouvernement de mission conduit par un Premier ministre non partisan. «Le 25 mars, si la situation politique déplorable de notre pays ne changeait pas, le Cadre se réserverait le droit d’user de tous les moyens légaux pour défendre la Constitution et la République», précisent les conférenciers. Selon les responsables du Cadre, ces moyens légaux peuvent être le point de presse, la conférence de presse, l’assemblée générale, le meeting, la marche etc.
Plusieurs responsables du Cadre ont pris part à cette conférence de presse dont son président en exercice, Dr. Modibo Soumaré, l’ancien ministre Amadou Koïta. Ce dernier a lu la déclaration liminaire du cadre dans laquelle il dénonce la gestion actuelle du pays par les autorités de la transition. Selon lui, plus de deux mois après les sanctions de la CEDEAO contre le Mali, le Gouvernement n’arrive pas à faire une proposition pour abréger la souffrance du Peuple. « Cela est en train de provoquer la faillite de nombreuses entreprises, poumons économiques de notre pays. Des milliers de camions sont massés à nos frontières sans que le Gouvernement en fasse une priorité. Des pans entiers de l’activité économique du pays sont aux arrêts faute de matières premières. Les prix ont grimpé. Surtout ceux du carburant, cela va amplifier la détérioration des pouvoirs d’achats de nos populations. Ce qui, de jour en jour, est en train d’engendrer une crise économique qui par conséquent entrainera une crise sociale. De nombreux chefs de familles, se retrouvant au chômage, auront du mal à subvenir aux besoins de leurs familles. Ce qui fera augmenter la délinquance, les vols, la corruption et les attaques à main armée d’honnêtes citoyens. L’administration publique est paralysée par faute de moyen budgétaire suffisant pendant que les autorités s’apprêtent à augmenter le nombre des membres du CNT et de l’équipe gouvernementale », a déclaré Amadou Koïta. Il a indiqué que le Gouvernement étale à la face du monde son incapacité à conduire la transition vers la réalisation des vraies missions. « Dix-huit mois est le délai sur lequel le Mali s’est entendu avec les partenaires pour un retour à l’ordre constitutionnel normal. Aujourd’hui, force est de reconnaitre que cet objectif majeur n’a pas été atteint. Le Cadre exige la mise en place, à compter du 25 mars 2022, d’une nouvelle Transition avec la mise en place d’un nouveau CNT et d’un nouveau Gouvernement de mission conduit par un Premier ministre non partisan. La nouvelle transition, à partir de cette date, doit être neutre avec un programme clair, centrée sur le renforcement de la sécurité pour l’intégrité du territoire national, le retour rapide de l’ordre constitutionnel normal à travers l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes, l’apaisement du climat socio-politique, le renforcement de la relation entre notre pays avec ses partenaires », a-t-il dit. La nouvelle Transition que le Cadre exige, ajoute-t-il, sera conduite par un nouveau Gouvernement de mission dirigé par un chef de gouvernement non partisan, consensuel, compétent, intègre et ayant une connaissance avérée des dynamiques politiques, économiques et sécuritaires du pays afin d’assurer une sortie honorable du Mali de cette période de crise. En outre, le Cadre dit avoir constaté les violations des libertés fondamentales. Par ailleurs, le cadre regrette la suspension de France 24 et de RFI et estime que la solution à cet incident regrettable résidait dans un droit de réponse. Pour le Cadre, la dictature annoncée n’épargnera aucun parti politique, aucun démocrate, aucun républicain. « Le Cadre lance-t-il un vibrant appel à l’ensemble des forces vives de la nation à se retrouver après le 25 mars 2022 pour donner une trajectoire pour le salut de notre nation. Le 25 mars, si la situation politique déplorable de notre pays ne changeait pas, le Cadre se réserverait le droit d’user de tous les moyens légaux pour défendre la Constitution et la République », a conclu Amadou Koïta. Répondant aux questions des journalistes, le président en exercice du Cadre, Dr. Modibo Soumaré, a fait savoir que ces moyens légaux peuvent être le point de presse, la conférence de presse, l’assemblée générale, le meeting, la marche etc. Cependant, le Cadre s’est dit prêt à approuver un accord entre la CEDEAO et les autorités maliennes sur la durée de la transition. Par ailleurs, il faut signaler qu’au cours de cette conférence de presse, le Cadre a enregistré l’adhésion de nouveaux regroupements politiques comme le Collectif de veille citoyenne pour le respect du délai constitutionnel ; la nouvelle vision politique pour le Mali. Ce qui fera dire Dr. Modibo Soumaré que le Cadre compte actuellement plus de 100 partis politiques.
Aguibou Sogodogo
Source: Le républicain mali