Après «Mourir pour l’Azalaï-Chronique d’une rébellion», le Dr Noumou Ben DIAKITE, vient de publier un nouvel ouvrage. Ledit ouvrage intitulé : ‘’Poulo Blues-Les peuls à la conquête du Bourgou’’ est un essai paru chez les ‘’Editions Jamana’’ dans lequel ce cadre vétérinaire, en fin connaisseur des réalités des régions du Nord et du Centre du pays, lance un propos d’amour et un cri de cœur pour le Macina en proie à des conflits communautaires récurrents.

Le lancement de ce livre s’est déroulé samedi dernier, à la Maison de la Presse du Mali, en présence du directeur général des ‘’Editions Jamana’’ Hamidou KONATE ; du président de l’Association des vétérinaires du Mali, Bakary TRAORE, des parents, amis et collaborateurs de l’auteur.
«Poulo Blues-Les peuls à la conquête du Bourgou» est un essai qui sonne le tocsin pour un sursaut national autour de la région de Mopti élargie au Macina (Ségou). «Il faut se réinvestir, récupérer entièrement cette région et pour qu’on vive en paix», a lancé l’auteur.
Diplômé de l’école vétérinaire de Maison de Alfort de l’université de Paris Créteil, après une spécialisation de l’IEMVT (Institut d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux) et au CEFB (Centre d’études financières, économiques et bancaires), il est rentré au Mali en 1977. Il a été professeur à l’IPR (Institut polytechnique rural) de Katibougou, a travaillé comme chef de division à la direction nationale de l’élevage à Bamako, avant d’être nommé directeur général de l’ODEM (Opération de développement de l’élevage dans la région de Mopti) en 1980.
A partir de 1991, il s’investit comme consultant pour plusieurs institutions et organisations internationales tant au Mali qu’ailleurs en Afrique. Expert en développement connu autant sur le plan national qu’international, il est actuellement consultant et directeur du bureau d’étude «Sahel Consult Mali» basé à Sévaré (Mopti).
Actif dans plusieurs associations de la société civile, il est membre fondateur et président de l’association Damien Boiteux-Mali qui soutient les veuves et les orphelins des soldats tombés sur le champ de l’honneur.
Auteur de plusieurs publications techniques sur l’élevage et le pastoralisme, pour ceux qui le connaissent, Dr Noumou Ben Diakité a une riche expérience et une connaissance profonde du Mali. Il est l’auteur du romain ‘’Mourir pour l’Azalaï-Chronique d’une rébellion’’, paru en 2012 chez les Editions Jamana était un signe avant-coureur de la crise du Nord du Mali.
Dans cet essai orignal et spécifique, ‘’Poulo Blues-Les peuls à la conquête du Bourgou’’ affectueusement appelé l’homme du delta, lance un véritable propos d’amour et un cri de cœur pour la Macina.
A l’issue de la cérémonie de lancement, il a dit à propos du son ouvrage: «Depuis 1980, je suis dans la région de Mopti, en tant que cadre et vétérinaire de terrain qui a travaillé dans la région. Je me devais de laisser un petit testament aux cadres, aux citoyens et à l’ensemble des producteurs de la région. C’est dans ce cadre-là que je tiens à rendre hommage au citoyen de Mopti et lui demande pardon».
Le message qu’il voulait faire véhiculeur en écrivant ce livre, a-t-il souligné, c’est de rappeler que la région de Mopti était gérée dans le cadre du bon voisinage positif, entre l’ensemble des producteurs (éleveurs, pêcheurs, agriculteurs). Selon l’auteur, dès qu’un étranger venait, on prenait renseignements, et on le mettait là où il fallait. Aujourd’hui, a-t-il déploré, ce n’est pas le cas. Selon lui, la région est aujourd’hui en «rouge feu». «Ça ne va pas entre les systèmes de production ; mais aussi, parce qu’il y a la présence d’autres acteurs qui y viennent».
A travers cet essai, l’auteur entend attirer l’attention de tout le monde sur l’antériorité de la gestion du Delta, surtout sous la Dyna sous Sékou Amadou. «Il y a avait de bonnes pratiques traditionnelles que nous devons valoriser pour une gestion pacifique des ressources et un développement durable à niveau du Delta. Cela est dispensable», a-t-il conseillé. Autrement, a-t-il prévenu, la région de Mopti, c’est la région névralgique du Mali et le jour où elle prendra feu, c’est tout le Mali qui prend feu.
Pour preuve, il a cité en exemple la bataille de Konna, qui a vu trembler tout le Mali. Si la région de Mopti tombe, ça serait très grave pour le Mali. Pour cela, il faut se réinvestir de façon engagée pour récupérer entièrement cette région et pour qu’on vive en paix. «C’est une zone de transition entre le Nord et le Sud», a-t-il fait savoir.
En partie, a-t-il expliqué, le cousinage peut être, une solution à beaucoup de ces problèmes.
Mais le Dr DIAKITE ne se fait pas d’illusion en soutenant qu’à côté de ce cousinage positif, il faut nécessairement la présence de l’Etat et de tous ses services pour que la paix revienne. «Il faut du combustible de tout un chacun pour que la flamme de la paix soit étincelante», a-t-il dit.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source: info-matin