La quinzaine de l’environnement est aussi des échanges entre experts et acteurs de l’environnement. La journée du lundi 13 juin à l’AEDD a été consacrée aux problématiques du transfert des compétences de l’Etat aux collectivités territoriales dans le domaine de l’assainissement, la lutte contre les pollutions et les nuisances, la gestion des ressources en eau et la restauration des ressources naturelles.
Trois grandes communications ont marqué la journée d’échange du lundi dernier à l’Agence de l’Environnement et du développement durable (AEDD).
La première a porté sur la version révisée de la loi relative aux pollutions et aux nuisances. Adoptée en 2021 par le Conseil national de la Transition, la nouvelle loi comprend 71 articles et dix chapitres. Selon Mme Coulibaly Françoise Coulibaly, cheffe de division communication et documentation à la Direction nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances (DNACPN), cette révision a renforcé des insuffisances qui entravent la bonne marche des activités dans le domaine du contrôle et du suivi environnemental.
La nouvelle loi clarifie les questions sur la prolifération des dépôts d’ordures anarchiques dans les villes, le brûlage des déchets à l’air libre dans les agglomérations, le bon usage des canaux d’eau pluvial et la gestion écologiquement rationnelle des déchets dangereux. Elle tranche également la problématique de déversement des eaux usées domestiques sur les voies publiques et la maîtrise des polluants de l’atmosphère sont aussi des points.
Le deuxième texte présenté par la DNACPN était sur le décret 2014 sur les compétences transférées de l’Etat aux collectivités territoriales dans le domaine de l’assainissement et la lutte contre les pollutions et les nuisances. Il s’agissait à travers ces deux textes de loi de faire comprendre à la population la mission de chaque acteur par rapport à l’assainissement, aux dires de Mme Coulibaly Françoise Coulibaly.
Eau et développement durable : enjeux et défis était le deuxième thème débattu entre acteurs de l’environnement. Il a été développé par le directeur général de l’Hydraulique, Djoouro Bocoum.
Selon le directeur général, le Mali dispose aujourd’hui d’un potentiel important des ressources en eau disponibles pour tous les secteurs de production. Le plus grand défis auquel le Mali est confronté est « c’est la mobilisation des ressources financières », a souligné le directeur général.
« Il faudra mobiliser plus de 2 000 milliards de F CFA pour cet accès universel à l’eau potable à l’horizon 2030 », estime Djoouro Bocoum. Pour pallier cette problématique, la DNH propose la mise en place d’un cadre institutionnel adapté et mobilise le financement nécessaire pour l’atteinte de l’ODD 6 au Mali.
Il faut rappeler qu’en 2021, le taux d’accès à l’eau potable au Mali était de 70,9 %. Ce taux est inégalement réparti entre le milieu rural (66,8 %) et en milieu urbain (81,1 %), selon les chiffres de 2021.
La communication sur les acquis et perspectives du Programme de Développement durable du Delta intérieur du Niger (PDD-DIN) a clôturé cette journée d’échange.
Le programme qui est à sa phase II vise à « contribuer au développement durable du delta intérieur du Niger à travers une vision partagée et une approche concertée de lutter contre la pauvreté des hommes et des femmes du delta dans un contexte de changement climatique », selon Mme Sylla Maïmouna Sakiliban experte chargée de la gestion des ressources naturelles dans le Delta.
Kadiatou Mouyi Doumbia
Source : Mali Tribune