Cette affaire, révélée par l’Association Malienne de Lutte contre la Corruption et la Délinquance Financière, concerne les élèves policiers. Selon l’association, Tout un système aurait été mis en place, en 2018, pour obliger les élèves à domicilier leurs comptes bancaires à la BSIC et à s’inscrire à l’auto-école ‘‘Le Guide’’, située à Tomikorobougou appartenant au commandant de police Sory Sogodogo, officier de discipline au sein de l’école nationale de police.
Dans une lettre adressée au ministre de la Sécurité, M’Bemba Moussa Keita, l’Association Malienne de Lutte contre la Corruption et la Délinquance Financière précise : « Avec cette combine bien rodée, un prélèvement mensuel de 10.000 francs CFA est effectué sur lesdits comptes bancaires à la BSIC au profit de l’auto-école de l’officier de discipline pour une durée de neuf mois. »
Dans cette lettre, le président de ladite association, Moussa Ousmane Touré, rappelle que dans l’armée, le permis de conduire est gratuit. « En effet les élèves de l’EMIA ou de l’école de Banankoro sont envoyés à Kati au COURFRAD durant 15 jours pour y subir les épreuves de ce permis gratuit. Pour les élèves policiers les 90.000 prélevés multipliés par le nombre d’élèves de l’année 2018, 2.200, donnent le montant hallucinant de 198.000.000 de francs CFA. Ce montant ferait l’objet d’un partage entre le propriétaire de l’auto-école (le commandant de police Sory Sogodogo), le directeur général de la Police nationale (Inspecteur de police Moussa Ag Infahi), le directeur de la formation (Contrôleur général Mamby Sylla)…», ajoute-t-il.
Les sous-vêtements vendus à 30.000 contre 2.500 sur le marché
De ladite lettre, il ressort que cette pratique est une chaîne dont les ramifications vont jusqu’au ministère de la Sécurité et de la Protection civile. Dans la même lettre, l’Association Malienne de Lutte contre la Corruption et la Délinquance Financière relève que les sous-vêtements sont vendus à 30.000 l’unité contre 2.500 sur le marché. Ces élèves, n’ayant pas l’autorisation de sortir, se trouvent dans l’obligation d’acheter lesdits articles à ce prix exorbitant.
« De ce fait, ces jeunes sont formatés à accepter l’injustice à leur passage à l’école nationale de police. La formation terminée, une fois dans les rues de nos villes, ces anciennes victimes deviennent les bourreaux de nos populations. C’est incongru que l’école de police devienne l’école de la fabrique de l’injustice »,souligne Moussa Ousmane Touré dans la lettre.
Ousmane BALLO
Source : Ziré