PARIS (Reuters) – Michel Platini a accusé la commission d’éthique de la FIFA de bafouer ses droits dans l’enquête dont il fait l’objet pour des accusations de corruption, et de l’avoir condamné par avance.
Le président suspendu de l’Union européenne de football (UEFA) a refusé de venir se défendre vendredi devant la commission, chargeant ses avocats de lire une lettre dont le contenu a été rendu public samedi.
“J’ai décidé de ne pas venir devant vous présenter moi-même mes explications. Pour une raison et une seule : je suis déjà jugé, je suis déjà condamné”, déclare l’ancien international français.
Il avait déjà reproché à la commission d’éthique de la FIFA de se livrer à un “simulacre de procédure” depuis la suspension de 90 jours prononcée à son encontre début octobre à la suite de révélations sur une rémunération dont il a bénéficié de la part de la fédération internationale.
Le président de la FIFA Sepp Blatter est également suspendu pour la même durée dans le cadre de cette affaire sur laquelle l’instance mondiale du football enquête pour déterminer la régularité du versement en 2011 à Michel Platini de deux millions de francs suisses (environ 1,8 million d’euros) pour une mission effectuée entre 1998 et 2002.
Dans la lettre, Michel Platini s’en prend à des déclarations publiques de responsables de la FIFA, y compris une “source anonyme” de l’instance s’exprimant dans un journal, prouvant à ses yeux que son “procès est joué”.
“Je n’ai plus confiance dans les instances disciplinaires de la FIFA. Elles ont montré leur partialité, leurs préjugés, leur incapacité à respecter la confidentialité, la présomption d’innocence et les droits de la défense”, dit-il.
Sepp Blatter a lui-même été entendu jeudi par la commission d’éthique, qui doit se prononcer prochainement sur des sanctions éventuelles contre les deux hommes.
L’ancien président de la FIFA a dénoncé lui aussi l’attitude selon lui “tendancieuse et dangereuse” des enquêteurs de la commission d’éthique. “Ce procès me rappelle ceux de l’Inquisition”, a-t-il dit.
Le patron de l’UEFA espère toujours briguer la succession de Sepp Blatter à la tête de la FIFA lors d’un congrès électif extraordinaire le 26 février.
(Yann Le Guernigou, édité par Eric Faye)