Ils ont marché avant-hier pour dire non au référendum constitutionnel proposé par le Président de la République, hier encore, ils étaient dans la rue pour demander le retrait pur et simple du texte, à présent les plus prétentieux dévoilent leur vrai agenda : ‘’une transition sans IBK’’ qu’ils estiment honni par son peuple. Et pourtant, ils ne proposent aucune alternative pour la paix en échange de cette initiative présidentielle. L’Opposition incarnée par « An Te A Bana » s’est lancée, depuis peu, dans son ultime combat pour l’installation de l’anarchie dans un État qui sort péniblement d’une crise multidimensionnelle qui l’éprouve depuis 2012.
Malgré l’interdiction de leur meeting, pour des motifs de sécurité, les partisans du ‘’NON’’ à la réforme constitutionnelle ont décidé d’aller au charbon. Ils sont sortis massivement comme pour défier les autorités, samedi dernier, pour exprimer leur détermination à faire échouer le projet du Gouvernement, à la place du cinquantenaire.
Pire, ils ont exprimé leur détermination à poursuivre la mobilisation jusqu’à la ‘’victoire’’ : «A l’annonce de la nouvelle date du référendum, nous comptons faire une marche synchronisée avec toutes les régions du Mali et la diaspora», a annoncé la présidente de la Plateforme, Mme SY Kadiatou SOW.
Un meeting de la désobéissance, rien que pour œuvrer à la déstabilisation de leur pays. Oui, il s’agit bien des partisans de la déstabilisation dont le seul souhait est l’instauration d’un chao visant à écarter le Président IBK du pouvoir en 2018. Comme l’ont clairement lancé certains lors de cette rencontre : ‘’Qu’IBK sache que c’en est fini pour lui au pouvoir !’’,…
Ils semblent tous, sans exception, ignorer où peut nous conduire une telle transition. En tout cas, si le Mali reste aujourd’hui debout, nous le devons en partie à nos partenaires de la communauté internationale qui nous fournissent, tant bien que mal, assistance, depuis 2013, à travers la MINUSMA et Serval, aujourd’hui Barkhane.
Pour certains, la réussite de ce combat, dont personne ne peut encore cerner les contours, est une question de vie ou de mort. Ils oublient qu’ils avaient parié, sans succès, sur la destruction totale de cet homme. Ils sont fiers, des milliers de manifestants qu’ils ont mobilisés sur la base d’achat de conscience, mais en oubliant ces autres millions de Maliens qui ont préféré l’anonymat ou l’indifférence à l’affrontement le 17 juin dernier.
Sachons raison garder à la différence de ce partisan du ‘’Non’’ qui prône la violence, proscrite dans la démocratie : « Il est temps de lancer un ultimatum au régime pour retirer le projet de révision faute quoi, nous allons occuper l’Assemblée nationale ou Sébénikoro ». Dans un régime où seul le pouvoir appartient au peuple, la voie des urnes doit déterminer la conduite à tenir. Alors, pourquoi s’agiter, alors que le Président de la République a clairement dit que force restera à la loi ?
L’autre paire de manches reste dans la détermination des partisans du ‘’Non’’. En faisant échouer l’initiative présidentielle, quelle alternative la plateforme propose-t-elle pour la suite du processus de paix, à travers l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger ? Aussi, si l’on pense aujourd’hui que la situation sécuritaire du pays ne permet pas d’aller à une élection à travers le pays, à quelques mois seulement de la présidentielle de 2018, qu’allons-nous faire pour renouveler le mandat du Président de la République, puis des députés ?
En tout cas, 2012 n’est pas encore loin derrière nous où les 2/3 de notre pays étaient tombés entre les mains des narcodjihadistes pendant près d’une année. Leur perte est intervenue suite à leur volonté démesurée de contrôler précipitamment l’ensemble du Mali en gardant Bamako comme capitale de cet État islamique conquis.
Sommes-nous réellement à l’abri d’Iyad et de Kouffa et leur coalition ? Rien n’est moins sûr, puisque si par malheur ces aigris arrivaient à faire dérouter le Président IBK par l’abandon du projet de référendum, cela signera la sortie du Mali de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Dans ce contexte, quelle sera l’attitude des autres signataires de cet Accord (la CMA et la Plateforme) grâce auquel accord notre pays commence à respirer de l’oxygène ? Quel crédit restera-t-il du Mali vis-à-vis de la communauté internationale garante de la mise en œuvre de cet Accord, après le Gouvernement et les mouvements signataires ?
Par Sidi Dao
Source: info-matin