Si jamais certains reviennent! Car chaque année, les avions s’en vont en abandonnant nos parents là-bas, sur place.
L’argent appelle l’argent et le sous-développement (les Gauchistes nous obligent à dire : en voie de développement) appelle le sous-développement. Nos parents sont partis il y a tellement longtemps qu’on a commencé à les oublier. Nous avons déjà réorganisé la vie quotidienne sans eux. Les petits enfants ont enterré leur grand-mère. Pour 4 jours de rituel! Son père 4 jours et sa mère 4 jours! Et on n’y met de longues semaines.
Sous-développement, quand tu nous tiens!
Un jour de voyage aller, un jour de voyage retour et une semaine d’absence de chez soi, j’aurais compris. Une semaine pour aller faire ses devoirs et revenir, les pèlerins, leurs bailleurs (chef État, Etat, Services et parents) et le pays feraient tellement d’économies!
En effet, des économies sur les trois repas normaux, les boissons, le dessert et les à-côtés entre repas. Des économies sur le transport sur place ; des va et vient qui ne s’arrêtent jamais nuit et jour. Des économies en frais d’hôtel qui se réduiraient à deux nuits. Des économies sur d’autres dépenses que tout séjour hors de chez soi induit.
Des économies sur les conflits entre soi à cause de la proximité, de la jalousie, de l’envie, du hassidiya, du caractère cochon de certaines personnes, etc. Car plus on dure ensemble, plus on a l’occasion de semer les petites haines (oui, même en allant chercher Allah). On sait que les courts séjours ensemble font qu’on n’a pas le temps de découvrir les défauts de l’autre et lui montrer les siens. On se quitte donc en bons termes en ayant envie de se revoir. Et une fois de retour au pays, on entretient de bonnes relations.
Et c’est bon pour la société malienne, sa cohésion, son terya, son balimaya en un mot son maya. On voit donc les catastrophes et l’appauvrissement liés aux longs séjours. On voit aussi les économies (pour un pays le plus pauvre au monde) et les harmonies sociétales que procurent les courts séjours.
Voilà deux choses devant nous. Une très bonne et l’autre inutilement coûteuse et nocive pour la société. Et nous fait toujours avec la mauvaise! Même demain! Ignorance?
Et pourtant le pays est rempli de tous les grands diplômes des plus grandes universités d’Occident et d’Orient. Alors, pourquoi toujours laisser le bon choix pour le mauvais?
Nous constatons que le couple sous-développement /pauvreté appelle le sous-développement /pauvreté qui enfante la misère.
Quand seront nous capables de casser ce mariage et sortir du cercle vicié?
Nous regrettons déjà d’avoir posé cette question. Mais, l’eau versée ne se ramasse pas (proverbe malien).
A.Tall
Le Démocrate